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Première nuit : R.A.S. Bon on a un peu dormi de manière hachurée, pas forcément totalement remis du jet lag, on a ouvert les yeux à 4h du mat, l’équivalent d’une bonne grasse matinée des familles en France. L’avantage, on a eu chaud sous les épaisses couvertures. Un bon point quand on sait que en haut, vers Cape Breton, on risque de frôler le négatif sans problème la nuit.

On se réveille donc au camping, dehors, à nos pieds, le Lewis Lake embrasse avec plaisir les lumières matinales automnales. Le camping se réveille doucement, les familles ravivent les feux aux pieds de leur chalet et les jeux pour enfants sont déjà pris d’assaut. On prend notre courage à deux mains et après un petit déjeuner classique, on part en direction de la douche, chaude, très chaude, ce qui nous aide à faire grimper notre chaleur corporelle.

Et puis doucement mais sûrement, on reprend la route direction le nord vers Windsor. Au fur et à mesure que la route déroule, on s’approprie les paysages de la campagne canadienne, où les maisons de bois donnent envie, où les jardins sont décorés pour Halloween de manière super originale : fausses mains sortant du sol, épouvantail fait de citrouille montrant ses fesses, j’en passe et des meilleurs. On prend aussi le rythme, le même qu’on avait pris en Finlande, c’est à dire faire des arrêts dans des stations services, remplir son mug d’un café flotteux, fort et amer pour à peine 99 cents et grignoter des parts de cakes où il est fortement déconseillé de lire la liste des ingrédients (c’est dingue tout ce qu’on peut mettre comme produits chimiques dans une part de marbré au chocolat !).

 

On n’a pas grand-chose à dire de cette portion de route, et l’appareil non plus, puisqu’il ne sera pas sorti de la matinée. On décide d’enquiller en prenant la route 215 qui longe le Minas Bassin, l’arrière salle de la fameuse Baie de Fundy. Malheureusement la route ne nous donne pas souvent l’occasion de voir la mer, nous obligeant à enchaîner les petites communautés de maisons, qui donne à voir un autre visage de la Nouvelle-Écosse, un visage plus pauvre. Les maisons faites de bric et de broc sont légions, les terrains où s’entassent détritus, carcasses de voitures, caravanes abandonnées et morceaux de ferraille sont plutôt récurrents.

 

Par contre nous sommes samedi, et visiblement c’est jour de “Yard Sale”, on sort tout ce dont on veut se débarrasser, et on fait brocante sur le perron ou devant le garage. Beaucoup de jouets pour enfants, de fringues devenues trop petites. Malheureusement pour nous, on les voit toujours au dernier moment et il est difficile de s’arrêter comme bon nous semble.

 

On s’arrête tout de même du côté de Cheverie, histoire de prendre l’air, et d’apprécier la vue sur Minas Basin et Boot Island.

L’eau est rouge, le sable est noir, la roche est grise et lisse. C’est plutôt beau alors on descend sur les gros rochers pour remonter la plage, et apprécier la vue sous l’œil des canards sauvages. Le ciel est toujours aussi bleu malgré quelques nuages et on commence à apercevoir des sortes de petits îlots rocheux rouges, surmontés de quelques arbres, typiques de la Baie de Fundy et du New Brunswick. On se caille les miches à l’ombre, mais on a presque trop chaud dès que le soleil arrive à repousser la couverture de nuages. C’est super agréable et très revigorant.

Fort de ce paysage et de cette surdose de Vitamine D, on décide de se trouver un coin pour manger. Sur une carte un tout petit plus détaillée, achetée à Peggy’s Cove, on voit que parfois des routes repiquent vers la côte. Sauf que voilà, jusqu’alors, ces routes sont très rares, ce qui nous change grandement de l’Écosse, et pas toujours indiquées.

 

On manque donc celle que l’on avait prévu de prendre, et on se retrouve sur une route qui se transforme en piste, aux pieds de quelques maisons de vacances qui semblent remisées pour l’hiver. On décide de se poser ici pour manger, en plus on aperçoit la mer, ce n’est pas dingue mais ça suffit à notre plaisir.

 

On reprend la route en direction de Burntcoat Head, je l’avais repéré avant de partir – impossible de me souvenir où – mais c’est fermé en cette saison. Bon, pas grave, on tente quand même d’y aller, et nous ne sommes pas les seuls puisque deux couples ont choisi de faire la même chose.

 

Les lieux sont en plein travaux pour la saison future, mais par chance, les ouvriers ne sont pas là. On passe le long de pelleteuses, et tout ce dont on peut s’approcher c’est un point de vue qui nous laisse sur notre faim, et le phare de Burntcoat Head. C’est peu, mais c’est le jeu. Visiblement le plus gros spot est en cours de reconstruction ou d’amélioration.

Ah oui, comme ne manque pas de nous le rappeler le panneau d’entrée de cette région de la Nouvelle-Écosse, nous sommes ici dans la région ou les marées sont les plus importantes dans le monde. C’est à dire que les différences entre marée basse et marée haute sont vraiment impressionnantes, faisant ainsi ressortir la base de certaines îles.

 

Pour avoir la chance d’en apercevoir – c’était vraiment quelque chose que je voulais avoir avant de partir -, on est obligé de rentrer sur le terrain privé de chalets loués une fortune sous l’enseigne de Shangri-La. Bon, ce n’est pas tous les jours que l’on vient au Canada, alors je tente de m’avancer, et grand bien m’en a pris puisque c’est le meilleur point de vue.

L’heure file, on repart, c’est déjà l’heure de café et du goûter, on fait un petit break à Maitland, l’un des plus vieux villages du Canada. On se pose face à l’entrée de la Shubenacadie River, pour déplier la carte et décider de où nous allons commencer à chercher un spot pour la nuit. On a plusieurs pistes, et on jette notre dévolu sur un point de la carte dénommé “Caddell Rapids Look-Off Provincal Park”. Aucune info, mais ça sonne plutôt bien alors on tente.

 

Bon soyons honnêtes, on s’est paumé, on a été trop loin, on a loupé un village qui portait deux noms différents selon nos deux cartes, on a fait demi-tour à côté d’une voie de chemin de fer abandonnée, on a pris l’autoroute, on a fait demi-tour sur une route de gravier encombrée par une cérémonie de mise à l’eau d’un bateau qui semblait ne pas être terminée, on a passé une zone commerciale, et finalement, on a réussi à prendre la route qu’on avait loupé à peine 45 minutes plus tôt.

 

On a avancé, le paysage semblait plus industriel que bucolique, mais on a persévéré et au moment où la route amorçait une transition entre le bon vieux goudron et le gravier, on est tombé sur ce fameux point de vue au niveau du coude de la Shubenacadie River. On n’a pas vu de rapides, mais face à nous la forêt du Parc National, et un soleil déclinant qui sentait bon les belles couleurs du crépuscule. Alors on a décidé de s’arrêter là.

Alors que la routine du soir consistant à transvaser les affaires de la cabine à la “maison”, on a entendu le moteur pétaradant d’une moto s’arrêter à notre niveau. Dessus, un vieux de soixante ans à demi édenté, a commencé à nous demander d’où on venait, si on campait ou si on chassait. En bons citadins que nous sommes, on a d’abord été sur nos gardes.

 

Et puis quand on a dit qu’on venait de Paris, qu’on était là juste pour découvrir, il a conclu par un “Awesome !” qui venait tout droit du cœur. Il a commencé à nous expliquer que c’était son dernier tour de moto de l’année, et que dès demain il remiserait son cheval de métal au garage pour l’hiver, et que par conséquent il souhaitait en profiter un max, jusqu’au bout.

 

Il nous a dit que la vue était sympa, qu’on avait bien choisi, il nous a mis en garde, parce que nous sommes en pleine saison de chasse et qu’il faut faire attention si on venait à se balader dans les bois. On l’a remercié et il est parti aussi vite qu’il était venu. On a pris ça comme un signe, et on s’est dit qu’on avait bien choisi notre endroit. Je regrette juste de ne pas lui avoir tiré le portrait !

 

Comme on l’espérait, le soleil nous a sorti de jolies couleurs déclinantes tout en simplicité, alors on a décidé de se poser sur une des tables de pique-nique, d’ouvrir une canette de Gahan Blueberry Ale à la myrtille en provenance de la voisine Ile du Prince Edward et de profiter de la vue.

Alors on a profité, on a emmagasiné les couleurs, se disant qu’on avait beau temps jusque là, on a cuisiné face au coucher de soleil alors que la température commençait à décliner, et puis on a mangé, en notant qu’on avait bien choisi notre endroit pour se poser.

Sous l’œil à moitié fermé de la lune et des étoiles – ce cher W de Cassiopée – alors que le froid commence à nous piquer les jambes, on repasse le chemin parcouru sur la carte, on écrit le compte rendu et on décide de la suite du voyage. Vivement demain.

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