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Après une nuit légèrement tempétueuse, rythmée par des rafales de vent et de pluie, nous émergeons sous le soleil mais sous une température grandement réduite. Le thermomètre semble stagner vers les 2°c, c’est dire si la nuit a été froide.

Nous sommes un peu en retard sur notre planning horaire habituel, mais pour autant nous ne cherchons pas à nous speeder plus que ça.

 

Au contraire, nous profitons du camping, pour enfin, après 4 jours, prendre une douche bien chaude et se laver les cheveux. Aaaaah le plaisir de la douche chaude, indéfinissable. Nous faisons aussi le plein de nos bidons d’eau, laissons un petit mot au pied du “trailer” de notre voisin sans qui nous serions encore en train de galérer sur notre départ de feu, et quittons cet havre de paix qu’est le Lakes Cottages & Campground.

 

Direction le cœur de l’Acadie de Cape Breton. Nous mettons le cap sur Saint-Joseph-du-Moine. Mais avant ça à South Margaree, nous faisons un petit arrêt. Avant de partir, sans se concerter, nous avons eu la même idée : et si, nous aussi, on s’achetait une citrouille pour Halloween, que l’on découperait et poserait à l’arrière du van le soir venu. A force de voir les jardins décorés d’araignées géantes, d’épouvantails posés sur un rocking chair, ou de citrouille Angry Birds, à force de voir des citrouilles sur le bord de la route, à vendre ou parfois même en libre service, nous sautons le pas.

 

On s’arrête donc chez un petit producteur, un particulier, qui dans son garage ouvert propose des citrouilles, des courges, des oignons, des tomates, le tout dans un joyeux bordel. Encore un qui est surpris de voir des français s’aventurer dans le coin. Nous lui prenons deux belles petites citrouilles dont la déco et les noms sont encore à déterminer, plus un pot de sirop d’érable maison et un pot de confiture de framboise maison. Et comme le dit le stickers posé sur sa caisse : “Buy Cape Breton, support local business”.

Nous voilà de nouveau sur la route. Les villages ou plutôt, les communautés que nous traversons, sont posés au bord du Golfe du Saint Laurent, face au vent, face aux marées, face à la houle. Sans jardin les maisons donnent l’impression d’avoir été jetés au hasard sur la découpe de la côte.

 

Ajoutez à ça, les contreforts des falaises qui se découpent à l’horizon, comme tranchées à la va-vite et vous obtenez un décor époustouflant, et nous ne sommes pas au bout de nos surprises.

Nous bifurquons juste avant Chéticamp – LE village acadien de Cape Breton -, pour nous perdre sur l’île de Chéticamp, petite langue de terre en face du village. On ne peut pas aller bien loin, puisque la route se termine au niveau du lieu-dit La Pointe. Un port, trois maisons, une cabane de guingois. La base des lieux-dits de la Nouvelle-Écosse.

Nous reprenons la ville principale, traversons le mignon petit village de Chéticamptoujours chantant ! Comme le dit la devise – faisons quelques achats. Car oui, je voulais absolument trouver des petits drapeaux pour mettre dans la voiture. Un de chaque : Canada, Nouvelle-Écosse, Cape Breton et Acadien. Il ne me reste plus qu’à trouver le dernier. Nous faisons aussi le plein de cartes postales, achetons des timbres pour se rendre compte que le prix des timbres pour l’Europe pique un peu. Bon ok, on a vu large pour les cartes, 18 à 2,50 $ le timbre, je vous laisse faire l’addition.

 

Nous voilà donc rendus aux portes du Parc National des Hautes-Terres-du-Cape-Breton (Cape Breton Highlands National Park). C’est notre premier parc nord-américain, on oublie vite que l’on doit s’acquitter d’un droit d’entrée pour parcourir le parc (15$ les 24h/personne). Nous le prenons pour deux personnes et pour 1 jour et demi. Ça risque d’être un peu juste, mais on verra bien, c’est ce que nous conseille la très charmante dame du Parc.

Alors que nos estomacs commencent à crier famine, nous passons Presqu’Île, Trout Brook, Cap Rouge, contournons la French Mountains (455m), et nous nous arrêtons au début du sentier de la fameuse Skyline.

La Skyline, c’est la carte de visite du Parc National. C’est la rando emblématique qui amène sur la crête des montagnes juste au dessus du vide du Golfe du Saint-Laurent, qui en plus de donner à voir une vision large de la Cabot Trail, donne aussi une vue splendide sur les Highlands.

 

Nous déjeunons sur le pouce, en profitons pour lire le manuel remis au moment du droit d’entrée du Parc, sur la faune, sur comment réagir face aux ours, aux orignaux et aux coyotes qui peuplent la région. Notre esprit oscille entre le fait d’en voir, et le fait de ne surtout pas en croiser. Drôle de sentiment. Bien que pas très haut, nous sommes tout de même en altitude, le vent a forci, la température a chuté malgré un soleil bien présent.

Nous attaquons d’un pas assuré les premiers kilomètres de la randonnée, laissant nos yeux fureter à droite, à gauche, dans les fourrés, espérant apercevoir la faune locale. Mais rien, ne tombe sous nos yeux. La balade est très agréable, il est possible de la faire en une boucle, mais lors du paiement de notre droit d’entrée, la dame nous indique de faire l’aller et retour. La panneau “Attention zone de coyotes” au moment de la bifurcation y est peut être pour quelque chose.

 

Sur les bords du chemin, nous remarquons quelques fines plaques de neige fraîche, et une limace noir et orange pour seule faune sauvage. Le parc des Highlands est aussi un lieu d’étude, nous passons donc la porte d’un exclos (l’inverse d’un enclos. Ne cherchez pas c’est inconnu dans nos dictionnaires français) à orignaux, censé servir à préserver la flore et voir comment celle-ci réagit sans la présence des orignaux. Allez savoir pourquoi, mais en voyant cet enclos, on n’a pas pu s’empêcher de penser à Jurassic Park et à l’enclos au T-Rex.

 

Et puis, au bout d’une heure nous arrivons aux dernières encablures de la Skyline. Un système de ponton surplombe la flore et nous fait marcher sur les crêtes des falaises. Des petits bancs et des petits escaliers nous amènent à la réflexion que le lieu doit être abondamment fréquenté durant l’été.

Nous croisons un petit groupe qui nous demande si nous avons croisé des orignaux. Non, et eux non plus, résultat nous somme les deux seuls groupes à n’avoir rien vu, nous fait elle savoir.

 

Nous continuons jusqu’au bout, embrassant la vue et le vent. Nos oreilles rougissent, nous sommes un peu groggy par la force du vent, par la fatigue, par la beauté des lieux, par ce paysage que nous nous prenons en pleine gueule. C’est beau, c’est même plus que ça encore.

Nous rebroussons chemin, faisons une petite pause goûter et j’en profite pour m’avancer sur cette fameuse bifurcation que nous n’avons pas prise au départ. Alors que je m’avance d’une centaine de mètres, j’entends des bruits, une sorte de grognement, qui me fait rebrousser chemin. Courageux mais pas téméraire.

Sur le chemin du retour, notre route croise celle de trois français qui nous signale la présence de trois orignaux après l’exclos précédemment croisé. Je sors le 6×6 où il ne me reste plus qu’une photo à faire, je mets l’appareil en mode silencieux, et nous approchons à pas de loup.

 

Juste avant de sortir de l’exclos, nous les apercevons en pleine pause déjeuner. Nous sortons du chemin, longeons l’enclos en faisant bien attention à marcher sur les cailloux et pas sur la flore. Des petits pas silencieux nous rapprochent d’une mère et ses petits. Nous gardons nos distances pour les observer en silence, essayons autant que faire se peut, de les prendre en photo, quand débarque un couple qui nous imite, mais sans même faire attention de où ils marchent, ni même du bruit qu’ils font.

 

Par chance les orignaux se contentent uniquement de lever la tête mais ne s’enfuient pas pour autant. Nous partons, pour que le couple parte eux aussi, et continuons de les observer au loin. Yes, j’ai vu des orignaux ! Je suis comme un môme.

Rebroussant chemin, nous n’en croiserons pas d’autres. Le retour jusqu’au truck se fait un peu en mode automatique, tant le vent et le froid nous a un peu rendus groggy.

Nous reprenons la route après avoir discuté avec un québécois venu découvrir la région et en partance pour commencer le trail afin de profiter du coucher de soleil. La route de la Cabot Trail, traverse le parc dans de longues lignes droites d’où part une multitude de randos de longueurs différentes. Puis vient le temps des pentes abruptes, des virages en lacet, et des “point of view” magnifiques sur toute l’étendue des Highlands de Cape Breton.

Au loin le soleil se couche, caché derrière les montagnes, et les flancs de falaises. Un dernier arrêt au port de Pleasant Bay – ce village de 260 habitants perdu au fond de Cape Breton abrite un temple bouddhiste. Chaque année les moines du temple organisent une partie de foot avec les habitants – et nous reprenons la route pour finalement nous poser au campground de McIntosh Brook.

Habituellement l’été, on peut y planter sa tente. Hors saison, il y a bien quelques tables de pique-nique, des jeux pour enfants, et une grande maison avec un poêle, des robinets, et grandes tables. Alors que nous faisons le tour, nous entendons au loin des coyotes.

 

Autant être honnête, je suis à moitié rassuré. Demain nous comptons faire la balade jusqu’à une petite cascade le long de la rivière MacIntosh, enfin si les coyotes n’ont pas eu raison de nous.

 

Nous sortons un peu, profiter de la nuit étoilée, au fond de moi je n’attends qu’une chose, que la Lune passe au dessus des montagnes, pour nous sortir de cette obscurité.

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