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Arrivée en terre islandaise, le début de la route

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Aujourd’hui on s’est levés tôt sous l’influence de la pleine lune. Pas de mysticisme là-dedans, c’est juste que face aux fenêtres de notre chambre, la lune immense et magistrale avait décidé de se parer d’une couleur dorée. C’est sous sa présence déclinante qu’on a émergé les yeux encore fatigués, et les traits tirés.

 

J’ai été humer l’air le temps que le soleil se lève, et derrière la chambre, face à moi les taches de couleur rose commençaient à se propager dans un ciel aux dégradés de bleu. On a bouclé les valises, on est descendus récupérer les clés de notre véhicule auprès du comptoir de Sad Cars, et comme on avait un peu le temps on s’est mis à discuter avec la patronne de cette agence de location, qui ne loue que des voitures de seconde main, à un prix (presque) dérisoire pour le pays.

 

Impatients de prendre la route et de manger le bitume, on a sauté dans notre tank, on s’est un peu paumés dans les dédales de la banlieue de Reykjavik, et passée la frayeur de voir le réservoir vide (oui les stations services en Islande, c’est un peu comme dans toute la Scandinavie, il ne vaut mieux pas se dire « on verra à la prochaine »), on s’est précipités sur une station pour faire le plein.

 

On a filé sur la route numéro 1, on est passés par le tunnel, interdit aux chevaux, qui s’engouffre sous le fjord Hvalfjörður et après avoir compris que le vent serait notre compagnon de voyage en ce pays, on a fait notre premier arrêt pour s’imprégner du paysage, le comprendre, l’apprécier.

On a longé des paysages semblables aux grandes prairies du Montana. Herbeux, aux reflets dorés, à la seule différence qu’au loin se dressent des montagnes fières et noires saupoudrées d’une épaisse couche de neige.

 

Les kilomètres ont défilé ainsi jusqu’à Borgarnes, et là on avait un rendez-vous. Juste devant le café qui a servi de décor à “La vie rêvée de Walter Mitty”, on a rejoint notre amie Sophie, tourdumondiste givrée en escale longue durée en Islande. On s’est sautés dans les bras, on lui a donné son sachet de drogue, comprendre par là une ration de 2kg de chocolat et on a cassé la graine dans ce fameux café à la vue imbattable.

 

Beaucoup de salé, un peu de sucré, on s’est rassasiés en discutant de tout et de rien, des habitudes d’ici, de comment ça va là-bas, ce genre de choses que font des amis qui ne se sont pas revus depuis plusieurs mois. Et au milieu de tout ça, on a quand même craqué pour une part de Mandarine Cake, le même gâteau que dans “La vie rêvée de Walter Mitty”, quitte à être là autant pousser le vice jusqu’au bout.

Après des heures de ces touts et de ces riens, on s’est quittés pour pas longtemps, puisque c’est prévu qu’on se recroise à la fin de notre road trip. Alors on a repris la route, le paysage progressivement s’est mis à changer, finies les prairies, les montagnes se sont dégradées du noir au blanc. Et on est tombés dans nos premiers champs de lave.

Les routes sont devenues d’un noir de charbon et les cailloux se sont parsemés de lichen vert bouteille. Et toujours, quoi qu’il arrive, et c’est une constante en Islande, une montagne au fond se détache, un carré de Toblerone blanc.

 

De l’autre côté de la route, plus de champs de lave, mais toujours ces touffes herbeuses. Alors on a repris la route.

Le relief s’est soudain aplani, et là on a pris la même claque que l’année dernière à la frontière entre la Norvège et la Finlande.

 

Un immense désert blanc, lisse, immaculé, vierge, avec d’un côté un peu de relief et de l’autre du presque plat, enfin plutôt quelque chose d’indiscernable, d’impalpable. Malheureusement comme l’année dernière, c’est tellement beau qu’en photo ça ne rend rien.

Ca renforce l’idée de paysage insaisissable. Holtavörðuheiði, Faut le voir pour le croire. On a kiffé comme on dit, on a mangé ce paysage avec les yeux sous un soleil radieux. Et comme avant d’arriver là, le dégradé s’est amorcé mais dans l’autre sens.

Le paysage a repris du relief, la neige s’est estompée, la glace a fait place à la tourbe et à la roche et nous avons fini “au cul du fjord” comme on dit. Nous sommes dans le Hrútafjörður.

 

On a continué un peu jusqu’à Reykir. A force de ne pas trouver de petit chemin pour le goûter, on a descendu une route noire, pour finir dans une ville esseulée, faite de quelques bâtiments, d’un musée qu’on a cru fermé, le Byggdasafn Museum.

On a pris un thé, mangé quelques carrés de chocolat histoire de se requinquer, on a écouté les vagues en regardant la route d’en face du fjord, qui file dans la zone mystique des fjords de l’ouest.

On a pris un thé, mangé quelques carrés de chocolat histoire de se requinquer, on a écouté les vagues en regardant la route d’en face du fjord, qui file dans la zone mystique des fjords de l’ouest.

C’est ce dernier qu’on a choisi pour se dégourdir les jambes. On y est descendu, dans l’eau froide, des oiseaux faisaient leur toilette dérivant avec le courant et piaillant comme une armée de bambins.

 

Sur le quai du port, pas âme qui vive, le ponton de la compagnie d’excursion pour aller observer les phoques était bien là, sans le bateau, rangé contre le quai à quelques dizaines de mètres de là. Pas de représentation pour nos amis les phoques. Ils ont aussi le droit à des vacances.

Hormis ça pas grand chose sur le port, une antique pompe essence rouillée, sans doute encore d’usage, des sculptures de phoques en bois, et deux séchoirs à harengs.

L’un fermé, plus traditionnel, pour éviter au poisson de se faire dévorer par les mouettes, et le second à la forme d’une balançoire, d’où se balançaient les têtes de harengs. Et uniquement les têtes puisque tout le reste avait été dévoré.

 

L’une à côté de l’autre, avec le regard vide, les dents à vif, et leur restant de corps s’entrechoquant dans un bruit sec, il y avait un truc. Pas macabre, ni glauque, juste un truc, ce petit truc d’ailleurs qui nous plaît autant qu’il repousse le novice.

On avait un peu d’avance sur l’horaire, alors on a tenté de prendre la route 711, dans l’idée soit de faire la boucle, soit juste de pousser jusqu’au premier phare. Grand bien nous a pris, on est tombés pile poil pour le coucher de soleil.

Alors que le soleil se cachait petit à petit derrière Bitrufjörður, le ciel s’empourprait, rosissait, jaunissait de plaisir et d’émotion. Avec le phare en ligne de mire, le coucher de soleil dans le fond, les nuages lourds de mauvais temps, d’un gris inquiétant à gauche au dessus des fjords du nord ouest, le spectacle était beau, magique, comme un beau point final de cette journée.

 

Malgré le vent toujours aussi vif, rien ne m’a empêché de rester dehors à admirer, prendre des photos. Mais au bout d’un moment j’ai perdu le combat, le vent m’a vaincu et je suis remonté dare-dare dans la voiture.

On a fait demi tour et pris la route en sens inverse, de nouveau sur la route principale. En plein milieu de nulle part, on a trouvé notre hébergement, le Gauksmýri Lodge, une ferme pour chevaux qui fait aussi hôtel.

 

On a été se balader sur la fin de la route 711, on a cherché un lac, qu’on cherche encore et on s’est dit que c’était un beau spot pour les aurores boréales, vu que ce soir elles devraient être au programme, en espérant que messieurs les nuages les laissent bien sortir.

De retour à notre petit lodge on a pris possession de nos quartiers, dans une chambre cosy à souhait, chouettement décorée d’un tableau en laine bouillie (oui oui), avec une vue imprenable sur le no man’s land face à nous, les étoiles tout ça, tout ça. Bref une belle vue si jamais les aurores se montrent.

Comme il n’y avait rien autour, le patron du lieu nous a fait le dîner. Une belle et grosse assiette de haddock pané, avec du riz, un frichti banane, oignons, pommes. On ne dirait pas comme ça mais c’est passé tout seul. Il nous a redit qu’aux informations il avait entendu que les aurores devaient se montrer ce soir, on l’a cru même si le site des prévisions semblait moins optimiste.

 

Au final les prévisions se sont trompées, pas d’aurores ce soir, mais au spectacle un ciel magnifiquement étoilé, éclairé par une pleine lune diablement en forme et luisante, le tout sous un vent à décorner les elfes.

 

Alors on a profité de cette nuit limpide, dans le froid.

On reste dehors quelques minutes, juste le temps de se faire abrutir par le vent jusqu’à ne plus sentir nos oreilles.

2 Commentaires
  • Mr Puffin
    Posted at 23:11h, 01 janvier Répondre

    Bonjour à vous !
    Merci pour le tuyau pour l’agence de location! Comme je n’ai pas un 4×4 ça pourra nous être utile pour aller visiter les Highlands cet été (j’y étais un peu aller avec ma voiture car elle a un look de 4×4) mais c’est interdit pour les 2 roues motrices.

    Vraiment très belles vos photos!

    Petites questions : est ce que vous savez à quoi ça sert les perchoir à poissons à l’extérieur??? Car à part nourrir les mouettes, je ne vois pas lol

    • retourdumonde
      Posted at 16:49h, 06 janvier Répondre

      Cela sert tout simplement pour sécher le poisson à l’air libre 😉

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