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Le vent fait tanguer les bateaux sur la péninsule.

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Le jour se lève doucement sur Svarfholl, cette vallée encaissée complètement silencieuse. Le soleil apparaît, lointain et derrière les nuages.

 

J’en profite pour prendre en photo l’intérieur du chalet, et surtout cette particularité des hébergements qui se situent dans zones géothermales : les tuyaux.

 

Dans chaque salle de bain, vous trouvez un enchevêtrement de tuyaux de toutes tailles, des manettes, des manomètres. Et je dois dire que celui-là détient la palme.

On met un peu de temps à décoller, profitant du calme de la vallée, du lever de soleil qui donne à voir de belles couleurs.

 

Et surtout on profite de la petite terrasse pour prendre un dernier café avant de partir.

On ne reprendra pas la route principale, mais la route 582, qui longe la rivière Midà.

 

La route se transforme, le macadam laisse place aux graviers avec quelques plaques de glace en guise de bonus.

On rejoint au bout de cette route, la 54, que l’on ne quittera plus jusqu’à la fin de la péninsule. La première partie de la péninsule est caillouteuse, sèche, les montagnes se dressent doucement sur notre gauche, et la mer apparaît encore timidement à droite.

A la fin du Skogaströnd, et avant Stykkishólmur, on s’arrête devant le spectacle des petites îles de la baie. Une légende locale dit qu’il y a deux choses qu’on ne peut compter : le nombre d’étoiles dans le ciel et le nombre d’îles de cette baie.

La ville portuaire de Stykkishólmur se dessine au loin, sur son isthme naturel. On peut distinguer, mais il est encore lointain, le glacier du Snæfell.

 

Au bout de la route longue de 2 kilomètres, on arrive à Stykkishólmur. C’est une ville portuaire évidemment, mais elle est encore plutôt dans son jus. Malheureusement, le vent, que l’on pensait calmé ce matin, est bien réapparu et il nous obligera à écourter notre balade sur le port, nous faisant flancher jusqu’à être à deux doigts de tomber.

Le soleil est pourtant là, derrière les nuages, mais même les bateaux se font chahuter par la houle dans ce port naturel de basalte.

Nous montons tout de même à l’église de la ville, très moderne et futuriste avec son clocher apparent. La forme peut faire penser à un bateau ou une vertèbre de poisson ou peut-être à autre chose mais en tout cas elle s’intègre finalement bien au paysage.

Je tente de faire le tour complet de l’église, mais là encore le vent est extrêmement fort, et le bord de la falaise, sur laquelle repose l’église est relativement proche.

 

Je ne fais qu’un demi tour, appréciant la vue au loin d’où se détachent des falaises blanches, abruptes et massives.

Sur la route entre Stykkishólmur et Grundarfjördur, nous tomberons en pâmoison devant le champ de lave de Berserkjahraun.

Honnêtement, toutes ces pierres recroquevillées entourées de mousse et de lichens peuvent faire penser à des formes humaines et cela donne vraiment une impression particulière

Nous prenons un chemin qui part de Bjarnarhöfn, vers une ferme où est fabriqué le fameux requin faisandé islandais… il y a un musée et un séchoir à l’arrière, mais nous ne verrons rien. Ce n’est pas très grave, cela nous oblige à retraverser ce grand champ de lave et à découvrir d’autres “personnages”. C’est définitif : des elfes y vivent.

Avant d’arriver à Grundarfjördur, ville par ailleurs jumelée avec Paimpol (les paimpolais venaient pêcher dans la région), nous nous arrêtons après un pont, au beau milieu d’un fjord, Kolgrafarfjörður.

 

Le vent souffle avec rage, faisant voler des nuages d’écumes. Les oiseaux piaillent, et on aperçoit même les moustaches de deux phoques qui s’amusent dans les vagues.

Nous traversons la ville de Grundarfjördur, une ville de pêcheurs parmi d’autres, mais la montagne à la sortie de la ville, le Kirkjufell ou la “montagne-église” se détache du paysage.

 

Elle en impose, très haute et fine, son ascension est apparemment réservée aux randonneurs confirmés, car il y a 3 passages de cordes lors de son ascension.

 

On en profite pour prendre le petit chemin sur la gauche pour aller voir Kirkjufoss, complètement gelée.

La pause déjeuner se fera entre Grundarfjördur et Ólafsvík, à côté d’une plage isthme où se baladent des chevaux…

 

La voiture bouge sous les assauts du vent, c’est presque bête à dire, mais on se demande parfois si elle ne pourrait pas s’envoler.

En guise de dessert, on fait un petit arrêt dans une boulangerie qui fait aussi café à Ólafsvík, après avoir monté jusqu’à l’église de cette petite bourgade, toujours battue par les vents.

L’église de forme surprenante a été dessinée par Hákon Hertevig. Si on y regarde bien elle n’est faite que de triangles, et peut rappeler la forme d’un bateau, ou d’un poisson comme le souhaitait son architecte.

Nous attaquons donc maintenant l’extrémité de la péninsule, et les paysages de lave, même s’ils s’amenuisent à certains endroits, sont presque constants, et bordent la route des deux côtés, jusqu’à la mer.

 

Tout juste après Ólafsvík se trouve le petit village de Rif et sur la gauche, au loin, nous allons voir l’église isolée de Ingjaldsholl. C’est la première église au monde à avoir été construite en béton, en 1903.

 

William luttera pour la prendre en photo, nous sommes en hauteur et la prise au vent, qui devient de plus en plus violent, est ici maximale. En plus, l’église est fermée et nous ne verrons pas le tableau représentant la probable visite de Christophe Colomb en Islande en 1477.

 

Toujours de la chance dans notre malheur, le temps est plutôt dégagé. Au loin, un petit nuage, c’est la cascade de Kerlingarfoss qu’on distingue, mais qui n’est pas accessible en voiture.

On arrive dans la baie de Beruvik et l’antenne géante de la tour radio d’Hellissandur. Elle se dresse sur la droite de la route, du haut de ses gigantesques 412m de haut elle domine la baie. C’est la plus haute tour d’Europe de l’Ouest.

 

De part et d’autre de la route s’étendent les énormes câbles d’acier, tendus à l’extrême, l’empêchant au maximum de tanguer et de s’effondrer. Il est difficile de la prendre en photo dans son entièreté.

D’un coup, on discerne un cratère et une petite route qui semble permettre d’arriver à son pied, c’est Saxhóll. On tente le coup et je décide de m’approcher, le vent continue de me faire tanguer, mais je remonte la route jusqu’au pied du cratère.

De loin, il paraît petit, mais il est en fait bien plus imposant de près. On peut grimper quelques marches pour profiter de la vue, mais aujourd’hui, avec le vent, les roches volcaniques instables ça me semble plutôt dangereux.

Je remonte le chemin vers la voiture, et profite du soleil qui commence à se coucher sur le champs de lave qui m’entoure.

Sur le côté sud de l’extrémité de la péninsule, sur la baie de Dritvik, la route se rapproche du volcan, et la route principale est maintenant entourée de champs de lave.

On se rapproche, par le haut, de la plage de Dritvik et Djúpalónssandur mais là aussi, la force du vent est exceptionnelle. D’ailleurs le panneau d’info ne manque pas de nous rappeler que nous sommes là “à nos risques et périls”.

 

On s’avance avec beaucoup de difficultés sur la promenade en bois qui longe des formations de laves semblables à celles de Dimmuborgir.

On manque de tomber, mais on arrive à atteindre le bout de la promenade, et son point de vue sur la plage.

 

On aperçoit les cailloux de Drivikurmöl et la mare Dritvikurpollur qui se trouve à l’abri du rocher ByIkurlettur. C’est toujours pareil ici, des grosses bourrasques, qui nous empêchent de descendre sur la plage, mais toujours le soleil qui nous nargue et fait ressortir la noirceur du sable. Le vent fait voler l’écume de la mer.

 

C’est dommage qu’on ne puisse pas descendre, car cette plage est chargée de bien d’histoires. Il y a d’abord des histoires de trolls figés, une église de troll, mais Dritvik était aussi une importante base de pêche. On peut, paraît il, encore apercevoir les vestiges d’enclos à poisson.

 

Sur la plage, on trouve aussi d’anciens vestiges de navires et le rocher Stallur, où l’on y déposait quatre pierres qui servaient d’étalon pour mesurer la force des hommes.

Plus loin, on peut distinguer de la route, deux gros rochers qui dépassent de la falaise, ce sont les Lóndrangar, considérées par les locaux comme deux trolls s’étant fait piéger par la lumière matinale du soleil.

Nous ne pourrons les voir que de la route, mais la balade qui y descend a l’air vraiment sympa. Alors à défaut d’y aller, on s’arrête près d’un phare et d’un hangar abandonné.

 

Avec toujours ces 2 éclaboussures de lave dans le rétroviseur, on descend au phare de Malarrif, en forme de fusée selon le guide, avec à ses côtés une petite antenne et un bâtiment. Derrière nous, le volcan est entouré de nuages de neige qui s’envole de son sommet.

On passe à Laugarbrekka, là où vécut Guðríður Þorbjarnardóttir épouse de Þorfinnur Karlsefni Þórdarson, dont on a déjà parlé plus haut.

La statue se situe sur la ferme où elle est née. Par souci de recyclage ou non, toujours est-il que la statue qui symbolise l’endroit est exactement la même que celle que l’on peut trouver dans le cimetière de Glaumbær.

 

Au loin le soleil continue sa descente, avec toujours en ligne de mire, les statues jumelles de Lóndrangar.

Le village minuscule d’Hellnar se dessine en contrebas. Les maisons ont l’air neuf, toutes semblables.

Sur le chemin qui remonte du village, on tombe sur le panneau où est racontée la terrible histoire d’Axlar-Björn.

 

Bon on a eu beau farfouiller sur le net on n’a pas trop trouvé beaucoup d’infos. Mais dans les grandes lignes, Björn Pétursson surnommé Axlar-Björn est un tueur en série né autour de 1555. C’est sans doute le serial killer islandais le plus connu.

 

Il semblerait que cet aubergiste ait assassiné des voyageurs, entre 9 et 18 selon les sources, et qu’il aurait caché les corps de son auberge d’Öxl près de Breiðavík. Comme sentence de mort, il a été décapité, écartelé et les morceaux de son corps dispersés dans tous les pays, pour éviter qu’il ne se réincarne.

 

Bon jusque là c’est facile à comprendre. Ce qu’on ne comprend pas en revanche, c’est si le monticule de pierre qui se trouve face à nous est l’une des tombes d’un des morceaux de Björn. Le panneau semble le confirmer, plus ou moins…

On arrive ensuite à Arnarstapi, un village où nous faisons un peu d’essence avant de partir à la recherche du monument en hommage à Jules Verne, qui situa l’histoire de son “Voyage au centre de la Terre” au Snæfell et qui fait faire un passage à ses héros à Arnarstapi, bien que Jules Verne ne soit jamais venu ici.

 

On commence à parcourir le village, on tombe sur la statue de Bárður, un troll, gardien de la péninsule, qui élut domicile à Hellnar.

Aucune trace du monument, mais nous tombons sur le port et sa vue sur la baie de Breiðavík. La houle est toujours aussi forte et le vent emporte l’écume et la crête des vagues sur la mer.

 

Bon Arnarstapi, c’est sans doute le coup de cœur de la journée, le magnifique coucher de soleil qui s’offre à nous, n’y est sans doute pas pour rien.

La majorité des maisons et habitations semblent vides, il y a très peu de vie à Arnarstapi ce soir là. Le village est à nous.

En revenant sur nos pas pour ressortir de la ville, on tombe sur le fameux panneau en hommage à Jules Verne avec les distances vers les grandes villes… si l’on passait par le centre de la terre !

 

Vous pouvez le voir sur la photo, on n’y gagne finalement pas grand-chose…

Nous arrivons ensuite à Búðir et notre hébergement pour ce soir, qui est, avec l’église, les deux seuls bâtiments de ce lieu-dit. On passe rapidement par l’hôtel avant de monter à l’église.

On grimpe le petit chemin qui monte jusqu’à l’église noire de Búðir. Dressée face au vent qui ne se calme pas, elle ressort magnifiquement avec la lumière de cette fin de journée.

Les cadres des fenêtres peints en blanc ressortent de la façade et du paysage, qui est toujours un champ de lave, appelé Búðahraun et infesté d’elfes. Elle fait face au cratère de Búðaklettur. La légende veut qu’il y ait un tunnel de lave pavé d’or et de pierres précieuses. Va-t-on le trouver cette nuit ?

On prend possession de notre chambre avec une vue directe sur l’église. Le bâtiment bien que pas particulièrement haut, mais de construction solide, craque sous les assauts du vent.

 

On prend un très bon dîner au restaurant de l’hôtel, en petit comité, dans une ambiance feutrée, cosy et bien au chaud.

En tout cas, malgré le vent qui ne cesse pas (et qui ne semble pas être habituel mais un peu “stormy” tout de même selon le réceptionniste), les aurores sont bien là, derrière les nuages.

 

Des touristes qui mangeaient à nos côtés, décident de tenter une sortie, nous on décide de tenter une montée jusqu’à l’église. Le vent souffle toujours, malheureusement avec son flot de nuages.

On restera là-haut une petite demi-heure, profitant du spectacle, des nuages qui s’illuminent en vert, de cette atmosphère mystique qui baigne ce lieu forgé de légendes.

 

Et puis on abdiquera par froid, parce que le vent commence à nous rendre un peu fous et qu’on a peur que le trépied s’envole.

C’était sans doute notre plus longue journée, la plus chargée en paysages différents, demain on lève le pied, et on rejoint notre amie Sophie croisée à l’aller.

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