Aujourd’hui nous avions, à la base, prévu une randonnée de 3h en raquettes, mais je dois bien admettre que notre escapade en moto-neige de la veille nous a bien fatigués, et quelques courbatures se font ressentir. Nous prenons donc la décision de ne pas y aller. Ce sera notre jour de relâche.
Nous choisissons de retourner à Sodankylä, la ville où nous avions été le premier jour. Il fait moins froid et je vais enfin pouvoir prendre des photos de cette vieille église. Nous faisons donc la route jusqu’à Sodankylä, et même si un petit vent se lève, le soleil est bien présent, et ça fait du bien !
Nous commençons par la nouvelle église, datant de 1859, d’un style assez classique en pierre, mais, malheureusement, cette dernière est fermée, comme beaucoup d’églises en Finlande. Nous nous en étions rendu compte l’année dernière à Helsinki, bien souvent les églises sont ouvertes uniquement pour les cultes.
Pour aller vers l’ancienne église, nous passons par le cimetière, et je dois confesser qu’en tant que photographe j’aime l’atmosphère qui se dégage d’un cimetière sous un manteau neigeux. Rien de glauque à ça, mais je trouve que la neige rajoute ce côté ouaté et délicat qui sied à ce genre de lieu. Qui plus est, certaines croix sont vraiment d’une forme originale. Néanmoins, je fait attention à ne pas prendre des photos si les gens se recueillent afin de ne pas être irrespectueux.
Le cimetière n’est pas très grand, et toutes les tombes semblent plutôt anciennes. Il aussi la particularité de longer la rivière Kitinen qui passe dans Sodankylä.
Un panneau avec la date nous indique dans toutes les langues (finnois, anglais, allemand, suédois) que nous sommes sur le bon chemin pour découvrir la vieille église en bois de 1689.
Cette église est juste magnifique avec son toit en tuiles de bois goudronnées, les mâts sculptés présents sur le toit. Il faut savoir qu’elle date donc de 1689, ce qui en fait l’une des plus anciennes églises de Finlande. Une sorte de survivante épargnée par les troupes de la Wehrmacht en 1944.
Elle a donc été construite dans le but d’en faire un lieu de culte pour les villages lapons des alentours comme Sompio, Savukoski et Kittilä. Les familles voyageaient parfois plusieurs jours en vu d’assister à l’office.
Je trouve splendide les larges planches de chêne qui composent l’église, elles sont à la fois rougies par le temps et bleuies par le froid et le gel. Associée à ça, la neige qui la recouvre et fait ressortir les couleurs, le spectacle est sublime.
Malheureusement, l’église est fermée, mais j’arrive tout de même par l’interstice entre deux planches à prendre en photo l’intérieur. On se croirait à l’intérieur d’un vieux bateau. Les planches du sol ne sont plus d’aplomb car travaillées par le temps. Je regrette vraiment de ne pas pouvoir rentrer, surtout que le toit en forme de coque de bateau renversé à l’air magnifique.
C’est pas grave nous apprécions tout autant le spectacle extérieur, surtout avec ces coups de vents qui font tomber des masses de neige des sapins, et qui créent une sorte de petit brouillard. Nous quittons le cimetière de Sodankylä par une petite grille.
Malgré que la température se soit réchauffée autour de -20/-25°c, nous avons un petit peu froid et un petit kahvi nous ferait le plus grand bien. Cela tombe bien, car il semble qu’à côté de l’office du tourisme, où se trouve un petit musée d’artisanat local, il y ait un petit café dans un bâtiment qui regroupe la mairie et la bibliothèque (Kirjasto en finnois).
Nous prenons donc notre kahvi accompagné d’un cinnamon rolls (petit roulé à la cannelle et à la cardamome qui se nomme Korvapuusti) dans ce café ou le temps semble s’être arrêté dans les années 60. Tout en nous réchauffant nous regardons la vie s’activer dehors.
En retournant vers la voiture nous jetons un coup d’œil dans nos guides pour y voir qu’à une centaine de mètres se trouve un petit musée du patrimoine local. Allons voir !
Fausse joie ! Au vue du mètre cinquante de neige devant l’entrée du musée et sur le parking de celui ci, on comprend très vite qu’il est fermé durant l’hiver. Je trouve d’ailleurs que les guides ont la fâcheuse tendance à oublier de préciser ce genre de détails. J’en profite pour prendre en photo une vieille maison au rouge pétant, et nous reprenons la direction du chalet pour aller manger et voir comment nous organiser pour la suite de la journée.
Chaque fois que nous passons sur la petite route 962 qui mène à notre chalet, on passe devant une toute petite route qui est censée mener à d’autres pistes de ski.
Nous nous engageons sur le chemin pour aller voir ce qu’il y a au bout. La réponse est simple, rien.
La route s’arrête aux pieds de remontées mécaniques à l’arrêt, il n’y a personne aux alentours, mais cette petite route à au moins le mérite de nous faire longer un magnifique paysage de toundra, où la végétation est quasi inexistante si ce n’est quelques petits sapins qui tentent de percer la couche de neige.
Après avoir manger et avoir fait quelques photos du chalet de jour et de cet arbre qui croule littéralement sous le poids de la neige, nous décidons de tenter une petite randonnée le long d’une piste de ski de fond qui passe pas très loin du chalet. La lumière décline, il est 15h.
Le chemin est très bien damé, et bien que nous faisons bien attention à marcher au milieu pour ne pas « casser » les traces des skis, nous savons que si nous croisons quelqu’un nous nous ferons sûrement enguirlander pour faire de la randonnée sur une piste de ski.
Nous nous arrêtons de temps en temps pour profiter du silence, écouter la forêt et surtout assister au concert de craquements des arbres. Avec ce petit vent, c’est impressionnant d’entendre autant les troncs se dilater et craquer de la sorte. On a parfois l’impression qu’un arbre va nous tomber dessus.
Il est 16h passé et la lumière décline très rapidement au milieu de cette forêt dense. Nous devinons le soleil se coucher et qui, subtilement, joue à cache-cache avec les arbres. Nous rentrons donc tranquillement au chalet après une petit ballade d’un peu plus de 5 km.
Vu que le départ est prévu pour demain, nous en profitons pour faire un peu de rangement et surtout réserver dans le restaurant dans lequel nous avions été chercher les clefs du chalet le jour de notre arrivée. On s’était promis de le tester.
Au fur et à mesure que la nuit tombe, le vent, lui, se lève de plus en plus. Et sur la route qui nous mène au restaurant, nous voyons se former sur la route de mini tornade de neiges.
Nous nous empressons vite de nous mettre bien au chaud dans ce restaurant du nom de Kerttuli tout en observant les bourrasques de neige au dehors.
Ce restaurant est visiblement assez renommé, il fait même partie des choses à faire et à ne pas manquer en Finlande dans le Guide du Routard. Et faut bien l’avouer ce que nous dégustons est juste succulent. Pour moi ce sers un aloyau rosé de rennes accompagné d’une sauce à la canneberge et d’un risotto aux morilles et à l’épeautre.
Pour Cécile, du saumon grillé avec une sauce aux carottes et aux baies d’argousier servi avec des muffins de pommes de terres et d’agrumes. La viande est fondante à souhait, le risotto est à tomber et je ne parle même pas du saumon qui fond dans la bouche. Un régal !
Pour ce qui est des desserts, j’opte pour ma part pour du fromage lapon accompagné d’une sauce au caramel et aux airelles rouges et goldenberry, une mûre locale, de couleur jaune. Bon le fromage lapon, on a vu beaucoup de gens en acheter au supermarché, mais c’est pas terrible. C’est une sorte de pâte de fromage cuite au four et grillé, qui file beaucoup comme de la mozzarela mais qui n’a pas énormément de goût. Disons le clairement, sans la sauce ça ne représente que peu d’intérêt. Pour Cécile, le dessert est moins original mais plus goûtu, une tarte au citron vert et une crème à la vanille onctueuse entre de la crème et de la chantilly. Très bon !
Le temps d’une cigarette sur le pas de porte du restaurant me permet d’apercevoir un thermomètre local des plus originaux… Je ne vous en dit pas plus et vous laisse observer les deux photos ci-dessous.
La tempête ne se calme pas et j’essaye de prendre en photo les rafales de vent que l’on voit passer sous les lampadaires. La preuve que la tempête est bien là, c’est que sur la route nous voyons que des congères se sont formées parfois jusqu’en plein milieu de la route, nous obligeant à des écarts impromptus. Une attention maximale est requise !
Nous nous avançons un peu sur les valises, et après une petite bière (une Lapin Kulta de Noël), nous sortons voir l’état du ciel. Malheureusement celui ci est trop couvert pour voir des aurores boréales, nous n’aurons pas de dernier cadeau du ciel avant de partir.
Au lit, demain nous quittons notre nid douillet.
Blanchet
Posted at 17:32h, 03 décembreBonjour… très beau votre voyage!!!! Je vais m’en inspirer pour faire cette région de Laponie, en février prochain … vous vous rappelez des coordonnées pour le chalet que vous avez loué à Luisto? Kiitos
retourdumonde
Posted at 17:40h, 03 décembreBonjour, merci pour votre message ! Vous pouvez trouver les coordonnées du chalet de Luosto, à la fin dans la partie épilogue du carnet de voyage : https://www.retourdumonde.fr/laponie/dayend/ 🙂