bannerj2
Retour du Monde - Laponie - PrologueRetour du Monde - Laponie - Jour 1Retour du Monde - Laponie - Jour 2Retour du Monde - Laponie - Jour 3Retour du Monde - Laponie - Jour 4Retour du Monde - Laponie - Jour 5Retour du Monde - Laponie - Jour 6Retour du Monde - Laponie - Jour 7Retour du Monde - Laponie - Jour 8Retour du Monde - Laponie - Jour 9Retour du Monde - Laponie - Epilogue

Debout à 5h du matin, un rapide coup d’œil sur le mercure nous indique une température extérieure de -15°c. En clair la température n’a pas bougé. Un rapide petit déjeuner avalé et nous voici en direction de la gare d’Helsinki (Helsingin Päärautatieasema de son vrai nom). Aujourd’hui la journée risque d’être assez longue puisque nous allons prendre deux trains, soit un trajet total d’environ 9h. Un premier train en direction dOulu d’où nous ferons un changement pour prendre un second train direction Rovaniemi.

Notre train, le Pendolino 41, nous attend quai numéro 7. Ce dernier à un petit air de déjà vu pour nous puisque je l’avais immortalisé en photo l’année dernière. Nous montons à bord rapidement de ce train moderne (le nouveau graphisme de la compagnie de train VR est vraiment attrayant) en direction d’Oulu.

C’est donc parti pour 6h de voyage au milieu d’une Finlande qui se réveille sous un épais manteau neigeux et où les températures déclinent petit à petit. Notre train remonte par Tampere, puis longe le golfe de Botnie (Pohjanlahti) en passant les gares de Kemi et Oulu. Nous avons beau savoir que nous longeons le golfe à aucun moment nous ne l’apercevrons. Toutefois le paysage qui s’offre à nous est somptueux.

 

Le soleil prend vraiment tout son temps pour se lever, tout comme nous qui accusons un peu le coup de nos péripéties de la veille et de notre courte nuit.

Oulu, nous devons donc changer de train. Renseignement pris notre train semble partir sur le quai juste en face de celui où nous arrivons.
Premier contact avec l’air frais depuis ce matin. La température extérieure est proche du -25°c/-27°c. Le choc est rude, et le froid nous surprend.

 

Nous remontons notre train, regardons sur l’autre quai sans vraiment être sur de savoir où se trouve notre train. On se renseigne auprès du chef de gare qui nous indique le quai n°1. Sur le quai, personne et aucun train en vue. Mais d’où l’on est, on a une bonne vue sur le quai d’où nous venons et où tout le monde s’affole. Petit coup de panique car l’heure tourne. On se renseigne à nouveau et cette fois on nous indique le quai par lequel nous sommes arrivés. On court, on dévale les escaliers, le froid nous glace la bouche.

 

On peine littéralement à reprendre notre souffle mais grimpons dans ce qui semble être le bon train. Beaucoup plus ancien que le premier, il y règne une atmosphère figée, qui nous transporterait presque dans une Finlande encore annexée par la Russie.

C’est donc parti pour 3h de train en direction de Rovaniemi. Et comme nous ne sommes toujours pas sûrs à 100% d’être dans le bon train, nous attendons la première gare afin de vérifier sur la carte routière que nous sommes bien dans la bonne direction. Les paysages défilent, sapins, forêts, ou bien centrale géothermique.

Arrivée à Rovaniemi : la température a encore baissé. Il fait -29°c. Nous accusons réception de notre voiture, une Skoda Fabia (couleur gris arctique, ça ne s’invente pas !). Nous remercions le loueur de nous avoir attendu à la gare. Ce dernier nous explique que le soir il ne faut surtout pas oublier de brancher la voiture sur une prise de courant afin que l’huile du moteur soit maintenue au chaud et que la voiture puisse démarrer le lendemain matin. Ce système, à option chez les constructeurs, n’existe pas chez nous.

C’est notre premier vrai contact avec la civilisation depuis un petit bout de temps. Nous faisons les courses à la sortie de Rovaniemi. La Finlande est un pays assez cher, mais avec le temps et les hausses en France, je trouve que l’écart se réduit et la différence n’est plus aussi importante, peut-être encore sur les produits importés.

 

Autant à Helsinki nous passions pour des hurluberlus avec nos grands manteaux et nos pantalons de ski, autant ici nous nous fondons dans le paysage. Les enfants ressemblent à des poupées, tout emmitouflés dans des petites combinaisons aux couleurs bariolées. Les courses terminées, nous reprenons la route pour une petite centaine de kilomètres en direction de Luosto, là où se trouve notre chalet.

Nous passons donc le Cercle polaire arctique (Napapiiri en finlandais). Le cercle polaire, c’est le parallèle au-delà duquel il existe au moins une journée où le soleil ne se lève pas en hiver, il est situé au parallèle 66° 33′ 44″ de latitude nord. C’est la troisième fois que je le passe, mais c’est la première fois pour Cécile. Mine de rien ça fait toujours son petit effet. Après avoir fait la route sous une nuit qui met un temps interminable à tomber, nous récupérons nos clefs ainsi qu’un plan dans un restaurant de Luosto. Direction notre chalet.

Après avoir en pleine nuit cherché le chemin qui mène au chalet, nous arrivons au milieu de nulle part. Notre chalet se trouve parmi un ensemble de 4 ou 5 autres chalets mais nous sommes les seuls. Peut-être parce que les vacances d’hiver des finlandais ne commencent que dans une semaine ou deux. Nous nous approprions rapidement les lieux. En particulier la cheminée qui nous fait le plus grand bien. Ah oui, car la température est tombée à -33°c !

L’ambiance cosy en bois, la cheminée, le silence de la forêt dans laquelle nous sommes est presque assourdissant. Bref nous sommes (enfin) arrivés. Ici c’est chez nous pour une semaine et nous avons bien l’intention d’en profiter au maximum.

Nous avons l’impression d’être partis de Paris depuis au moins 3 ou 4 jours tellement nous sommes harassés. Une bonne nuit réparatrice nous attend.