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Ce matin, nous nous levons en même temps que le soleil. 6h du matin debout. Cela dit, étant donné qu’à 17h, il fait nuit, nous nous couchons rarement après 21h. Nous nous sommes adaptés au même rythme que celui de la lumière.

 

C’est sous un magnifique lever de soleil que nous mettons en marche, prenant tout de même le temps de faire les pleins d’eau.

Aujourd’hui, on attaque la descente en commençant par longer les rives du fameux Loch Ness. Par choix de kilomètres et de temps, nous prenons la rive Est, la route secondaire. Moins de monde, mais cela nous oblige à zapper Urqhart Castle, le château du Loch, et le musée sur Nessie.

 

Au-delà de ça, sur cette rive à l’abri du soleil, la route est agréable et contrairement à ce qu’on redoutait, il y a pas mal de parkings le long des berges permettant de s’arrêter pour profiter de la vue.

Dont un, juste à côté de ruines d’une ancienne maison presque mystique qui donne l’occasion de pouvoir marcher le long des berges du loch.

 

Un parcours serpente le long du lac sur plusieurs centaines de mètres devant nous mener aux ruines d’une «changing house».

En attendant d’y arriver (et de vous expliquer exactement ce que c’est), le chemin à fleur d’eau s’enfonce dans la forêt nous donnant à voir à quoi ressemblait la route de l’époque quand le General Wade fit entreprendre la percée d’une voie traversant toute l’Écosse.

Bon et alors une «Changing House» c’est quoi ? C’est tout simplement une ferme, une maison qui se trouvait sur un chemin et qui permettait au voyageur et surtout à sa monture de se reposer. Et si il était pressé, le voyageur laissait son cheval et en prenait un autre pour continuer sa route.

Alors certes, la promenade pour nous mener jusqu’ici est plutôt sympa, mais disons le tout net, les ruines cachées sous la végétation d’Automne sont plutôt difficiles à trouver.

 

On ne fait que les deviner, imaginant un renflement ici, un ancien muret par là. Mais nous ne sommes pas vraiment sûrs que ce soient vraiment des ruines, peut être simplement des rochers. Elles auront au moins le mérite de nous avoir fait faire une petite promenade fort agréable.

Chemin inverse, le temps est au beau et ce n’est pas pour nous déplaire. Toujours sous la silhouette de l’Urqhart Castle, la route continue de longer le Loch. Et pour compléter le tableau un arc-en-ciel, entier, se forme au-dessus du Loch. Dans les eaux sombres du loch, toujours aucune trace du monstre…mais plus pour très longtemps.

Après quelques kilomètres, nous arrivons à Foyers, connue pour ses cascades. Et alors que je me gare, une impression de déjà-vu se fait ressentir.

 

Les souvenirs remontent, se mélangent et se fixent. Oui, je suis déjà bien venu ici avec mes parents. Je revois la pente, la balade (que je n’arriverai qu’à reconnaître que lorsque nous la ferons), la glace après la balade pour un des rares jours de beau temps de cet été 1998.

 

C’est fou comme les souvenirs font tout ressurgir, encore plus fou d’être tombé dessus par hasard.

Sauf que mes souvenirs sont trop vagues, du coup on se plante de sens. Au lieu de descendre vers les chutes de Foyers, c’est un chemin qui descend dans le village en contrebas que l’on emprunte.

 

Les arbres arborent sur leurs troncs des mangeoires pour les écureuils (une caméra filme d’ailleurs en continue ces mangeoires et est visible depuis le café au départ de la rando), le soleil filtre à travers les branches des arbres de cette forêt dense mais agréable à parcourir.

Après quelques instants de marche sur le bon chemin, nous arrivons à un point de vue surplombant les chutes.

Bien moins impressionnantes que ce que les photos sur les panneaux pouvaient laisser penser. Alors que les derniers jours ont été pluvieux, que la lande dégorge d’eau, celle-ci est tout de même petite, presque décevante.

On décide de ne pas pousser plus loin, et de ne pas descendre tout en bas au pied des chutes. En sens inverse les marches de la pente abrupte nous cassent un peu les jambes. La température plutôt douce nous fait transpirer sous nos impers, mais on se sent tout de même revigorés par cette petite rando.

On décide tout de même après la remontée de s’octroyer un petit break avec un chocolat chaud et une part de gâteau dans le Waterfall Café qui fait aussi office de poste, de supérette et de boutique de souvenirs…

Et alors qu’on grimpe les marches pour rentrer dans le café, on croise quelqu’un qui en sort et nous interpelle : « Did you see the Monster ? ». On lui répond que non, nous n’avons pas vu le monstre. « Moi je l’ai vu il y a quelques jours, j’ai même pris des photos. Attendez je vous montre ». A ce moment là, deux possibilités s’offrent à nous : Soit il se fout de nous et a toujours un dossier avec des photos sur son téléphone pour le touriste de passage, soit il croit vraiment et là c’est une autre histoire.

 

Il nous sort son iPhone blanc, nous montre des photos (ressemblant à celles que tout le monde connaît, avec un long cou de dinosaure). On a du mal à le croire, on tente un peu d’ironie, mais lui à l’air à fond : « Je vais rentrer chez moi contacter les journaux pour leur vendre mes photos, vous verrez je serai bientôt connu ».

 

Et puis le gars s’en va. Nous laissant rentrer dans le café pour se jeter sur une sorte d’Apple Pie et un chocolat chaud. Sauf que l’histoire ne s’arrête pas là. En rentrant à Paris, voulant montrer à une amie un article vu dans le Sun quelques jours plus tôt sur une énième preuve de présence du monstre (article dispo ici) je tombe sur un autre article plus récent. Je clic et BAM ! Que vois-je ? Les photos du mec croisé à Foyers, même iPhone blanc, même photo et avec une vidéo en prime ! Il ne nous aura pas menti, il aura bien réussi à vendre ses images à des journaux écossais. Je vous laisse lire l’article et vous faire votre propre avis quand à la véracité de ses «preuves» en cliquant ici.

En repartant de Foyers, on change complètement de paysage : des forêts denses, on arrive sur la vallée rocheuse et désertique du Glen Mor. Le vent est fort, il nous fouette le visage en sortant du van, mais le soleil brille. On s’arrête au sommet de la montagne, le point de vue est époustouflant. Cette route qui serpente vers l’infini comme une invitation à rouler sans ne jamais s’arrêter.

La vue qui nous entoure s’embrasse à 360°, les yeux vont de droite à gauche, de gauche à droite, en haut, en bas. Tout le paysage qui nous entoure mérite qu’on s’y attarde tant ce coin de vallée est magnifique.

Et puis la route redescend, nous faisant croiser de nouveau une rivière. Nous longeons donc maintenant le Caledonian Canal, ce bras d’eau qui relie le Loch Ness aux Lochs suivants et à la Mer des deux côtés du pays. Cordon ombilical de l’Écosse.

 

Le temps change, le ciel se charge, les tons brulés de la lande ressortent. Interdiction de s’approcher des berges, comme nous le signale un énorme panneau. Toutes ces barges sont des sortes de sables mouvants instables, on pense marcher sur la terre et on se retrouve sous l’eau en un clin d’œil.

On décide de manger tôt, il est presque midi, afin de profiter un maximum de la luminosité de cet après-midi. L’endroit est choisi : ce sera une aire de pique-nique, sur les bords du Loch Oich. En face, le côté ouest du loch est entièrement boisé et baigné de soleil.

 

Avant de préparer le déjeuner, on voit arriver un groupe d’oies, accompagnées d’un cygne, qui, pleines d’espoir, s’approchent de nous nonchalamment mais de manière plutôt agressive.

Le soleil, est bien toujours là, pas franchement toujours franc mais bien présent. Porte ouverte, nous dégustons nos sandwichs en bouquinant les journaux locaux, le Sun et le The Press & Journal face aux forêts qui nous entourent.

Nous repartons en suivant de nouveau le canal calédonien, avant d’aborder le Loch Lochy puis nous bifurquons à gauche, afin de rentrer dans le parc National des Cairngorms.

 

Avant cela, nous parcourons la Glen Spean, avec à notre gauche, l’impressionnante chaîne des Creag Meagaidh, toute en roche et rudesse.

 

Afin de caler un objet dans le van, mal rangé et qui faisait du bruit à chaque virage (comme quoi parfois ça tient à peu de choses), nous tombons par hasard sur le Laggan Dam, un barrage hydro-électrique bâti en 1934, qui sert à alimenter les usines d’aluminium en contrebas du barrage, dans la vallée de la Spean.

L’ouvrage est impressionnant, et le débit de l’eau du Loch Laggan qui sort de 4 énormes tuyaux est très photogénique. Le bruit est assourdissant. Un panneau en relief permet d’expliquer le passé industriel de la région, tourné vers l’aluminium, comme on avait déjà pu l’apercevoir à Foyers.

Nous nous enfonçons ensuite dans le parc et remontons le Loch Laggan, de l’autre côté de la rive un château massif. Nous sommes entourés d’arbres, la plupart étant de hauts sapins, ce qui rend les forêts très denses. Et attendez un peu, les arbres ne vont pas nous quitter de sitôt…

La route est vraiment belle, large, ensoleillée, mais change radicalement lorsque nous décidons de prendre un petit raccourci, qui nous fera redescendre vers le Sud, un peu plus rapidement.

 

Nous sommes en plein dans le parc national des Cairngorms, le paysage est désertique et sec, à droite comme à gauche. En toile de fond, la chaîne des Cairngorms Moutains est “saupoudrée” de neige sur les différents sommets.

Le vent réveille, il est frais, mais le soleil est toujours encore un peu là…Cela pourrait ressembler à la steppe mongole, ou encore aux badlands américains, avec ses étendues infinies et ses vieilles montagnes arrondies…

Au bout de la route, avant de reprendre l’autoroute, nous tombons sur la distillerie de Dalwhinnie.

 

Malheureusement pour nous, la dernière visite vient tout juste de commencer et impossible de la prendre en cours de route. Alors faisant contre mauvaise fortune bon cœur, nous rentrons quand même à l’intérieur de cette belle construction au style ancien et aux couleurs blanc et noir.

 

Bien que n’y connaissant pas grand-chose, je prends quelques cadeaux à ramener à la maison, l’occasion de revoir la bouteille de Tallisker, seule distillerie de Skye que nous n’avons pu là aussi, visiter.

Nous quittons donc la plus haute distillerie d’Écosse, et la petite route sur laquelle elle se trouve, pour reprendre la très passante, route A9, sur laquelle nous avalons rapidement les kilomètres car peu propice aux arrêts bien qu’elle continue de longer les Cairngorms.

 

Nous bifurquons plusieurs dizaines de kilomètres plus loin et tombons sur un ovni. Bruar’s : une sorte de galerie commerciale, souvenirs presque à 100% écossais. Allant des pulls en laine et en cachemire au saumon et à la truite fumée. Parfait pour les souvenirs, moins pour le portefeuille.

Lorsqu’on en ressort, la pluie s’est remise à tomber et la nuit avec elle.

 

On continue donc la route passant devant Blair Castle, fermé lui aussi (une visite par jour en novembre, à 14h30). Nous avons pour objectif de nous poser pour la nuit le long des berges du Loch Rannoch et du Loch Tummel.

 

Mais voilà : les choses ne se passent pas aussi bien que les autres soirs. Sous la nuit, et la pluie, la route est abrupte au milieu d’une dense forêt et sans bas-côté, parking, ou chemin. A gauche, le Loch, à droite, la forêt sur une colline.

 

On avance sans trop comprendre où on est, ni à quoi ressemblent la route et ses alentours. On enchaîne les virages, les villages sans vie, les endroits un peu flippants, dont une sorte de “village vacances” fait de mobil-home, qui apparaît au milieu de nulle part, au détour d’un virage.

 

On fatigue, je fatigue, on perd un peu espoir, ne voulant pas jeter notre dévolu sur n’importe quoi au détriment d’une mauvaise nuit ou de la sécurité. La route paraît sans fin et sans solution.

 

Alors après plus d’une heure à avancer et chercher, la forêt et son armée de branches se fait plus rare et nous trouvons une berge du loch ou un champ inondé, on ne sait pas bien. La nuit est dense et la lueur de la frontale ne nous donne pas plus d’indications. Protégés derrière un petit arbre, on rend les armes. Ce sera très bien pour notre dernière nuit.

 

On fait chauffer la gamelle, on range quelques affaires en prévision de la fin du voyage, et on se met au lit. Dehors la nuit est d’encre et la température donne l’impression d’avoir drôlement chuté.

2 Commentaires
  • Sophie
    Posted at 23:56h, 18 janvier Répondre

    Enorme le coup du type croisé avec ses photos du monstre 🙂 Sur le coup j’ai cru que le “toujours aucune trace du monstre…mais plus pour très longtemps” faisait référence à la photo suivante avec le reflet de William dans la vitre de la voiture… (pardon)

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