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On a passé une nuit très agitée, dû au vent très fort en bourrasques, qui faisait beaucoup tanguer le van. Le réveil est donc difficile, ce qui n’est pas surprenant.

 

Un peu comme nous, le paysage est dans la brume. La baie d’en face devrait être celle d’Old Man Of Storr, mais on ne voit rien.

Le café matinal se prend en regardant deux cerfs gambader le long de la roche, et une biche, prenant elle aussi son petit déjeuner le long de la route.

On remonte donc vers Fearnmore, le village au nord de la péninsule.

 

La route ne longe pas vraiment la mer, et on passe à travers la lande en croisant de mini lacs mouvementés par les vents. Puis vient ensuite le Loch Torridon, qui forme en fait l’embouchure avec la mer pour ensuite le longer et accéder à l’Upper Loch Torridon.

La descente est assez sympa .On en profiter pour faire un premier arrêt et de profiter du point de vue sur la chaîne de montagnes du Liatach et le Beinn Alligin, sur la rive opposée au loch.

En arrivant à son extrémité, on arrive donc à Torridon, où on ne s’arrêtera pas. On prend l’A 896, qui s’enfonce au beau milieu du Glen Torridon, où nous sommes entourés par les montagnes, la lande, sans aucune habitation à l’horizon. Le temps semble se lever, la luminosité semble percer les nuages.

 

On profite d’un parking en hauteur pour embrasser la vue qui nous entoure. Des paysages lunaires à perte de vue auxquels une route unique vient en casser la perfection. Je profite de cet arrêt pour passer à l’arrière du camion pour changer la pellicule de mon Yashica. La route avance, les kilomètres défilent et les pellicules se suivent sans se ressembler.

A la fin de cette route, Kinlochewe, petit village où nous ferons un arrêt disons…technique. La route continue, toujours plus boisée, et nous voilà déjà le long du Loch Maree, d’une longueur de 20 kilomètres et large de 5 km. Il est complètement bordé par les montagnes, comme le Ben Slioch, haut de 980 mètres.

L’impression de Finlande revient : le loch est bordé d’arbres, de bouleaux et de sapins. Deux gros hôtels – vides – bordent aussi le lac, vantant leurs vues.

 

Et comme d’habitude, nous voyons un panneau – indiquant les chutes Victoria – au dernier moment. Le chemin qui mène au parking est boueux, caillouteux, et donc chaotique. On en vient même à douter de la bonne direction de la route…

Mais le doute se dissipe lorsqu’on s’approche des chutes, le bruit est fort, presque assourdissant, car la partie basse de la cascade est plutôt étroite mais avec un fort débit.

Comme beaucoup de points de vue ou de cascades, celle-ci tient son nom de la Reine Victoria qui serait tombée en pâmoison devant. Comme plus tard sur la route nous croiserons Duke’s Pass ou encore Queen’s View. C’était l’argument touristique de l’époque.

 

Après avoir passé le premier ponton qui permet de voir les chutes d’en bas, nous remontons sur sa droite de la cascade, pour découvrir le deuxième palier, la chute s’écoulant en deux temps.

En remontant encore un peu le chemin, on découvre la raison de l’étroitesse de la cascade : le ruisseau qui l’alimente fait une vingtaine de mètres de large et n’est pas du tout profond : il vient s’écouler sur des rochers plats.

 

On s’arrête sur des pierres à l’endroit où la rivière se réduit drastiquement : les rochers où nous sommes arrêtent l’eau pour la mener vers la cascade, expliquant son fort débit.

Retour en sens inverse et nous rejoignons le Loch Maree, où le paysage est toujours aussi reposant : la cascade en premier plan, les arbres, et la montagne en fond, au pied desquelles se trouve le loch endigué de Bad Sgalaig.

L’horloge tourne et nos estomacs sentent que l’heure du déjeuner approche. Nous suivons la petite voiture de la postière qui amène jusqu’au petit port de pêche de Gairloch. On en profite pour faire un ravitaillement de deux ou trois bricoles plus une grosse session cartes postales. Traditionnelle et inoubliable.

 

On a juste à traverser la route pour trouver notre « spot » du midi. Au pied de la rivière qui se jette dans le Loch Gairloch, à côté d’un vieux pont en pierre qui permet d’accéder à un hôtel de vieilles pierres.

Entre les sandwichs avalés on écrit nos cartes postales avant de reprendre la route et de passer sur les hauteurs du village, petite église au bord de l’eau, vieille ferme, symbole d’un passé agricole important et toujours présent dans la région.

Dehors, le vent s’est calmé un petit peu et il ne pleut (presque) plus, enfin juste assez pour venir se coller sur l’objectif de l’appareil. Nous sommes face au Loch Ewe.

La route qui s’éloigne de la côte un temps laisse place à une spectacle magnifique : la côte et les îles se découpent à l’horizon selon des nuances de gris et de bleu différents. Le tout sous un ciel d’argent.

On commence à apercevoir au loin Gruinard Island. Une île connue pour avoir servi de lieu grandeur nature à des essais d’armes bactériologiques à base de bacille de charbon et d’anthrax durant la Seconde Guerre Mondiale. Les cibles du test ? Des moutons tous décédés en 3 jours. Ces britanniques avaient peur d’être dépassés par les nazis dans ce type d’armement. Aujourd’hui, l’île est toujours interdite mais totalement décontaminée.

 

Au détour d’un virage, on tombe (enfin) sur ce qu’on l’on sait exister en Écosse. Une plage de sable blanc, et à l’eau turquoise n’ayant rien à envier aux Maldives.

Bienvenue à Gruinard Bay. La clarté de l’eau ressort encore plus sous ce ciel gris. Et alors que l’on arpente la plage, dessinant dans le sable, ramassant des coquillages, on aperçoit des petites masses sombres surgir de l’eau. Ce sont des phoques, habitués de la baie. Au nombre de 5, ils émergent à une dizaine de mètres du bord, courageux mais pas téméraires.

Au bout de cette plage au fond de la baie, une forêt de laquelle s’échappe un ruisseau venu des montagnes et qui vient doucement mourir dans la mer.

Alors que nous contemplons le paysage, la pluie qui s’était arrêtée reprend de plus belle.

On se rentre, quittant ainsi nos compagnons.. La route qui s’enfonce dans la forêt de Dundonnel est agréable, alternant entre sapins aux dégradés automnaux, et montagnes majestueuses accrochant les nuages.

On passe des cascades sans les voir, on se prend le vent de pleine face en haut d’un sommet me donnant l’occasion d’augmenter ma collection de photos de bancs esseulés. Celui-ci surplombe le Loch Broom. Et l’on redescend, avalant les derniers kilomètres jusqu’à Ullapool.

Ville récente, ne vivant quasiment que de la pêche. Bizarre de se retrouver dans une aussi «grande» ville après tout ce temps dans les paysages des Highlands que je retrouve avec grand plaisir.

On avait repéré un camping ouvert aux alentours, mais impossible de le retrouver, on tourne dans la ville, passant devant les magnifiques petites maisons quasiment les pieds dans l’eau et un match de ce que l’on pense être un match de foot.

 

Après trois tours dans la ville, on renonce. On décide d’avancer sur notre chemin en espérant trouver quelque chose.

On comprend vite qu’il va nous falloir prendre une route encore plus petite pour espérer trouver un coin où se poser.

 

S’enfonçant dans la nuit sur une des rares routes perpendiculaires, une «single track road», on trouve enfin notre bonheur après quelques kilomètres. Il faut nuit noire, entourée d’une purée de pois épaisse. Dehors il bruine en continu mais au moins le vent est retombé.

Nous avons dépassé les 900 kilomètres et sommes au point le plus au nord de notre boucle, demain nous amorçons la descente vers le chemin du retour.

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