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Lever sous un temps assez couvert, avec une température extérieur de -16°c. Dehors, Il neigeote et à la vue du ciel, ce temps risque bien de nous poursuivre toute la journée.

 

Je fais des photos de cet immense chalet rien que pour nous. La température extérieure n’empêche pas les oiseaux de casser la graine dans le nichoir juste devant notre fenêtre.

Dans notre chalet, nous avons à disposition un petit guide fait maison, dans lequel on remarque une petite route de quelques kilomètres qui pourrait nous faire monter sur une petite montagne, la Paljasselkä.

 

La route est paraît-il accessible l’hiver, mais avant de nous y rendre et sur les conseils de nos voisins français, on décide d’aller faire une petite promenade matinale sur le lac Ounasjärvi qui se trouve juste en bas de notre chalet en longeant la piste de ski de fond. L’arrivée sur le lac se fait par une descente assez abrupte, mais la vue est magnifique !

Juste avant de marcher sur l’eau gelée, sur notre droite se trouvent des petits arbres recouverts de neige, qui émergent de la brume. La vue sur le lac est magnifique, les pistes de ski de fond nombreuses, et les maisons sur le lac assez jolies. Tout cela nous donne envie d’y revenir soit l’hiver soit l’été tant les balades semblent nombreuses.

Nous faisons donc les quelques kilomètres jusqu’au Fell Lapland Nature Center et avant de monter sur le Paljasselkä, on prend le temps d’aller visiter le petit musée gratuit sur les sames. Celui-ci est très bien fait, pas au niveau de l’Arktikum de Rovaniemi, et avec une scénographie différente du musée SIIDA à Inari.

Les explications dans toutes les langues y sont fournies sans être rébarbatives. Il est simple, complet, bien expliqué, présenté selon le rythme des saisons et d’une durée correcte. Clairement un lieu à ne pas louper !

Nous sortons, et allons trouver cette fameuse route qui monte sur la montagne Paljasselkä de 447 mètres (Oui les montagnes finlandaises, les tunturis, ne sont pas très hautes mais parmi les plus vieilles du monde).

 

Nous sommes seuls sur le chemin, est la route est stupéfiante de beauté, arrivés au sommet, nous avons l’impression que le temps s’est arrêté, pétrifié par le froid et le gel. Les panneaux sont méconnaissables, et à la forme de la glace, on se rend compte de la puissance à laquelle peut souffler le vent sur cette colline.

Au fond, nous discernons les montagnes, le lac Ounasjärvi et sa multitude de petites îles. Sur l’autre versant une étendue de nature, de taïga. On prend conscience avec cette vue qui porte sur plusieurs dizaines de kilomètres à quel point les pâturages des rennes sont immenses, et que la vie des sames nomades doit être difficile.

Le ciel nous fait un festival de couleurs et de dégradés. Du gris au jaune, en passant par des nuances de violet, de bleu et de rose. On dirait une peinture tellement c’est beau. Nous restons là un petit bout de temps, silencieux et immobilisés par la beauté de la vue. La route s’arrête au sommet de cette montagne, barrée par des barrières de rennes, et par un portail en métal, lui aussi complètement gelé par les rafales de vent de l’hiver.

Nous redescendons, et reprenons la direction du musée Same, car on a remarqué qu’une petite balade de santé de quelques kilomètres peut nous emmener dans une kota qui domine le parc national. Ni une ni deux, on prend le parti d’emmener avec nous de quoi manger, en se disant qu’arrivés en haut, on pourra faire un feu, ou au moins déjeuner en profitant de la vue.

 

Nous attaquons donc le sentier, balisé par des nains de jardins faits maison, et sur lequel on fait attention à ne pas s’aventurer sur les côtés, où la neige semble profonde et instable.

La montée est rude, nous grimpons un escalier qui n’en est plus un, tellement il a disparu sous la couche de neige. Il faut être attentif à ne pas tomber, la pente est très très raide et ça glisse. Arrivés en haut, toujours pas de kota. On rebrousse chemin, on se perd, on croise des jeunes à ski, signe que la station de ski est toute proche.

 

Après avoir cherché, nous être essoufflés, avoir craché nos poumons, grimpés des collines et des collines, nous avons enfin la kota en vue ! En bas il était indiqué que ce n’était qu’à 700m mais on a tout de même un affreux doute sur leur manière de calculer les distances. Mais la vue du chemin était juste magnifique !

Un groupe de touristes allemands est déjà là, et a commencé à faire un feu. La vue de la kota sur le promontoire est magique, dominant les tunturi alentour et la rivière en contrebas. On n’aurait pas rêvé meilleure vue pour déjeuner.

Après avoir pris notre temps, on décide d’attaquer la descente tout en admirant le soleil qui donne au ciel gris des teintes jaunes doré. Il commence à se faire tard et mine de rien nous avons de la route à faire jusqu’à Övre Soppero en Suède.

On redescend calmement, on repasse devant le panneau qui semble bien indiquer la kota à 700 m. Bon ok, mais vu tous les détours qu’on a dû faire, c’est forcément faussé.

Cette petite promenade de santé nous a quand même bien éreintés, et la fatigue des jours passés commence à se faire ressentir. Pas facile de tenir un rythme lorsqu’on reste le soir dehors tard dans le froid à chasser les aurores et que l’on doit se lever tôt pour prendre la route.

 

Pour nous y rendre, on emprunte à nouveau une portion de route de la veille. Passage obligé à Karesuvanto, on refait le plein d’essence, les tarifs finlandais étant nettement plus avantageux. Un petit café histoire de se réveiller, même si il est déjà 16h30. Et on traverse de nouveau la frontière entre la Finlande et la Suède. Changement d’heure à nouveau et on déroule la route 45, direction Övre Soppero.

 

Comme on le pensait, le ciel est toujours autant chargé, néanmoins au loin dans la direction que nous prenons, le soleil se couche dans un festival de couleurs ! Décidément cette journée aura été celle des cieux colorés. Nous profitons du spectacle, pensez donc, nous n’avions pas encore vu le soleil de la journée.

Nous dépassons Övre Soppero, et nous nous perdons à Nedre Soppero. On n’est pas pressés et personne ne nous attend. On voit un panneau signalant une église à quelques kilomètres dans le tout petit village minier de Lanavaara (vaara en finnois -malgré que nous soyons en Suède, les noms n’ont pas de frontières- signifie mine). La route est belle, même de nuit.

 

Le village, lui, est paisible, vide, et perdu au milieu de nulle part, au bout d ‘une route qui s’arrête dans le village. L’église est tout aussi perdue. Mignonne avec sa bougie à la fenêtre et presque simplement éclairée par la lueur de la lune.

L’atmosphère de bout du monde n’en est que plus grande lorsqu’on remarque le seul et unique commerce de la ville. A la fois magasin et café, il est là perdu au milieu de l’artère principale de la ville, faiblement éclairé. Comme un phare au milieu de la nuit, servant de point de repère aux habitants.

La route en sens inverse se fait sous la lumière de la lune et avec la fatigue qui pointe le bout de son nez. On trouve notre logement, qui est en fait une sorte de motel, à savoir des petits bâtiments sans étages, avec plusieurs chambres et une salle commune.

 

A la seule différence près que la réception fait partie intégrante de l’église. Car oui, nous sommes dans une sorte de motel religieux, bâti autour d’une toute petite église.

 

Même si nous savons que l’activité des Aurores est ce soir très forte, l’épaisse couche nuageuse nous fait dire que ce n’est pas ce soir que nous aurons droit à un festival. Après une bière et le dîner, on sort pour notre café, et voyons quelques traces derrières les nuages, qui semblent s’animer.

Le voyage sent la fin, demain retour sur Kiruna.

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