26 Nov La vagabonderie de Mzelle Fraise
Il y a des personnes qui, sans le savoir, vous donnent envie de voyager, toujours plus, toujours plus loin. J’ai rencontré Mzelle Fraise, Johanna de son vrai nom, lors du blog trip à Bruxelles, et on peut dire que ce fut une belle rencontre. Je dirais bien que c’est une chouette personne, qui donne la pêche, qui garde toujours le sourire, et qui en plus déborde de talent, mais je sais qu’en disant ça le rouge lui viendrait aux joues. Quand on a appris qu’elle ouvrait un blog dissident mais complémentaire à celui de ses illustrations pour parler uniquement de ses voyages, je me suis dit que c’était l’occasion ou jamais ! Parlons un peu vagabonderie avec Mzelle Fraise.
Mzelle Fraise, dis nous un peu qui tu es ?
En quelques mots, je suis illustratrice et graphiste freelance, et blogueuse depuis 2006 sur le blog de Mzelle-Fraise. Et parisienne 🙂
On connaissait ton blog avec tes illustrations et quelques billets sur tes voyages, pourquoi avoir voulu bien distinguer les deux ?
Les billets sur le voyage ont au fur et à mesure pris beaucoup de place sur le blog, sous la rubrique « sac à dos et talons hauts ». Je postais des photos, mais sans vraiment les accompagner de textes ou d’explications. J’ai voulu distinguer les supports : consacrer à nouveau Mzelle-Fraise à l’illustration, à ma vie parisienne et à mes inspirations en gardant le côté petit bazar virtuel de ce blog, et dédier un espace au voyage, où je prendrais plaisir à m’étendre sur le sujet.
Qu’est ce qu’on trouvera dessus ?
Je prends pour l’instant mes marques, mais j’ai choisi 3 grandes catégories : where ? / waow ! / who ?. J’y parle de lieux que j’ai visités, d’adresses ou de services que j’ai testés, de lieux qui m’inspirent et me font rêver, et j’espère, très bientôt, de voyageurs rencontrés. Au final, je souhaiterais plus tendre vers l’approche anglo-saxonne du blog de voyage qui regarde aussi du côté lifestyle.
Comment souhaites-tu nous présenter tes voyages ?
De manière formelle, en images : des photos, et bientôt une série d’illustrations ; et en textes. Mais ce seront plutôt des billets d’humeurs et de ressenti : je ne cherche pas un côté « guide pratique » pour ce blog, il y en a déjà plusieurs en France très bien faits dans ce registre !
A voir ton passeport tu as quand même pas mal parcouru le globe, alors comment se fait le choix des destinations ?
Au coup de cœur, au hasard. C’est une question de moment, et assez souvent aussi, de circonstances : je suis partie au Cambodge sur un coup de tête, car une amie devait y partir quelques jours pour le travail, et voulait rallonger pour découvrir le pays, je l’ai donc accompagnée ! J’ai une autre amie qui vivait à Singapour, et qui n’était pas là pendant l’été : je suis donc partie avec mon sac à dos un mois en Malaisie en l’attendant ! J’ai eu la chance de partir en voyage quand j’étais enfant, ma vision évolue au fur et à mesure, et d’ailleurs à chaque voyage. Je ne suis plus en quête de pays à cocher sur la carte, ou dans une volonté de faire le tour du monde, mais plutôt de prendre le temps dans des régions. Au final, pouvoir prendre le temps, c’est le dernier luxe qui existe ! Autant le savourer.
Est ce important pour toi de voyager, pour ton métier, pour trouver l’inspiration ?
Oui, bien sûr, c’est important. Néanmoins, l’inspiration est partout, je pense qu’au-delà du métier, le voyage est très important pour notre construction : il nous sort de notre zone de confort, il nous ouvre aux autres, il aide à casser certaines certitudes.
Tu fais aussi de la photo, est-ce que ton œil de graphiste, illustratrice, guide ta manière de prendre des photos ?
J’espère ! En tout cas, j’aime le cadre et les lignes en photo. De là à savoir l’appliquer, c’est une autre chose : c’est un exercice compliqué et qui demande de la persévérance. Au-delà du minimum de technique qu’il faut avoir pour maîtriser son appareil pour LE bon moment, la « patte » met du temps à se faire. Le voyage est parfait pour ça : vous avez votre appareil en permanence sur vous, c’est le meilleur entraînement.
Comment tu prépares tes voyages ? Est-ce un long processus ou tu t’immerges dans la destination, ou est-ce que tu es plutôt à partir sur un coup de tête ?
Quand je suis partie en Louisiane, c’est parce que j’avais regardé la série Treme et le film Les Bêtes du Sud Sauvage ! 😉 Plus sérieusement, comme je ne suis plus étudiante et que je ne peux plus partir aussi facilement du jour au lendemain, ça « couve ». Je pense à une destination, et quand elle se fait trop présente j’y vais ! Ce qui du coup ressemble à un coup de tête ! C’est en tout cas très lié à ce que je vois, et à ce qui m’inspire. Mais une fois que la décision est prise et le porte-feuille vidé par le billet d’avion, je prends un grand plaisir à m’immerger : je passe des heures en librairie (mes boutiques favorites avec les papeteries ^^). Je commence par choisir des guides, et ensuite des romans ou documentaires qui se déroulent sur place.
Philosophie de voyage ? plutôt baroudeur, backpacker, roadtripeur, marcheur, explorateur…. ?
De plus en plus roadtriper ! Mais ça va aussi avec backpacker et marcheur, non ?!
Ton premier souvenir de voyage en France ?
La Sologne, le jardin vert et les nœuds de vipère en été; le bassin d’Arcachon et ses algues !
A l’étranger ?
Les îles : les Caraïbes, l’Océan Indien. Mes souvenirs sont mélangés, j’étais petite, mais les îles sont des endroits très particuliers. Un état d’esprit s’en dégage et les lient entre elles. Mais mon souvenir le plus précis est sûrement un road trip à l‘île Maurice.
Le pays qui t’as le plus marqué et que tu conseillerais ?
Évidemment, difficile question ! J’ai pris une claque au Japon, que je ne connaissais pas du tout en m’y rendant. J’allais y retrouver une amie tokyoïte dans sa famille, et l’immersion culturelle a été incroyable. J’y allais dans des conditions idéales.
Sinon, l’Ouzbékistan : l’étendue de la steppe, les gens, Samarcande, la mythique route de la soie et la porte d’entrée en Asie. Ce sont des souvenirs mémorables.
Celui qui t’a le plus déçu(e) ?
Je ne peux pas dire qu’un pays m’ait déçue, il y a juste des rencontres qui ne se font pas, des moments qui ne sont pas les bons.
Quelles sont les choses dont tu ne te sépares pas lorsque tu pars ?
Pour le coup, c’est très pragmatique ! Crème solaire anti-allergies 60 (le soleil n’est pas mon ami), anti-moustiques (les moustiques eux par contre sont très copains), une clé usb contenant mes papiers d’identité et autres, appareil photo et iphone, carnet.
Quelles sont les choses que tu ramènes toujours lorsque tu reviens ?
Du sable si il y en a, des magnets pour le frigo, des classiques ! Et j’envoie beaucoup de cartes postales, mais ce n’est pas moi qui les transporte !
Le moment où tu t’es dit « qu’est ce que je fous là » ?
Avec mon meilleur ami, quand nous sommes partis à Bali, nous avons monté le Gunnung Batur de nuit, pressés par un guide, avec des lampes torches mais pas des frontales. Je me suis demandée ce que je foutais là… Mais quand on a vu le lever de soleil à 5h30 sur la chaîne volcanique indonésienne, je ne me suis plus posé la question. En revanche, j’ai bien noté de ne plus partir sans lampe torche frontale ! (donc je la rajoute à ma liste du dessus !)
Vous pouvez suivre ses pérégrinations et son travail :
– sur son site internet Mzelle Fraise (Illustration)
– sur son site internet Vagabonderie (Voyage)
– sur sa page Facebook
– sur Twitter
– Sur Instagram
– Sur Pinterest
argone
Posted at 11:25h, 26 novembreOh mais je ne connaissais pas le blog voyage de Mzelle Fraise ! merci pour la découverte, et l’interview très intéressante !
mzelle-fraise
Posted at 13:04h, 26 novembreBingo > joues roses ^^Merci de m’avoir donné la parole 🙂
NowMadNow
Posted at 01:50h, 02 décembreJ’ignorais également tout de la création de ce blog dissident. Pourtant Mzelle Fraise je la suis depuis… ouh je crois quatre ou cinq ans!
Merci pour cette interview.
NowMadNow
tunimaal @ Japon
Posted at 17:12h, 07 décembreSuperbe interview…. Je connaissais légèrement le blog de Mzelle Fraise ppour avoir lu quelques articles mais sans plus, j’avoue.
Sinon, je suis d’accord avec elle lorsqu’elle dit qu’il faut toujours avoir son appareil avec soit pour l’entraînement… Mais qu’est-ce que c’est difficile la photographie, c’est certainement l’un des arts où l’on est le plus souvent frustré parce que le moment que l’on veut prendre en photo est souvent unique et court, donc le droit à l’erreur est très fort …
tunimaal @ Japon Articles récents..Comment demander la permission de prendre des photos en japonais