Un réveillon sous les étoiles de Gorramendi

Un réveillon sous les étoiles de Gorramendi

Soyons honnêtes : les réveillons, ça n’a jamais été trop mon truc. Plus une corvée qu’un plaisir. On est là une semaine avant à se demander ce qu’on va bien pouvoir faire. Chaque année à la même période, les mêmes personnes se ruent à la supérette du coin pour acheter la même chose. On dévalise le rayon foie gras, on s’encombre les bras de mauvais saumon, on prévoit de se murger la tête simplement parce que c’est jour de fête. 2015, pour diverses raisons et pas forcément les plus évidentes m’avait éreinté, j’étais sur les rotules, les nuits étaient de plus en plus courtes rongées par une fatigue devenue nerveuse, par des questions incessantes qui n’appelaient pas toujours des réponses simples. J’avais un besoin vital, presque un reflex de survie de m’échapper de Paname, pour respirer l’air de mes montagnes, pour faire le point, pour me sentir de nouveau vivant ou pour repousser le moment où je devrais de nouveau affronter la réalité du présent. Débout à 4 plombes du matin, on a sauté dans l’avion pour rejoindre cet ailleurs, bien décidés à envoyer valdinguer nos habitudes, simplement pour passer un réveillon en tête à tête avec les étoiles.

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Après une soirée entre amis, avec les copains de la Team Givrés, une nuit agitée, on a repris nos habitudes tant de fois éculées du lever-douche-café-taxi-aéroport-avion. On avait prévu les choses sans vraiment trop les prévoir, on savait sans savoir, on a donc avancé nos pions petit à petit sans être sûr jusqu’au dernier moment si on allait grimper ou non, les cimes de Gorramendi pour passer cette fameuse nuit sous les étoiles.

Jusqu’au dernier moment je n’étais pas vraiment sûr de vouloir le faire, il y a parfois un creux abyssal entre nos envies et le courage dont il faut parfois faire preuve pour les réaliser. Ce n’était pourtant pas ma première nuit au milieu de nulle part, mais je ne sais pas, je suis un angoissé chronique, un stressé caractériel. Et puis j’ai tout envoyé valser, j’ai rangé mon stress et mes angoisses dans un placard, j’ai tassé tout ça et vite fermé la porte à double tour.

On est parti faire quelques courses, un peu de matos pour passer la nuit, on a ébauché le menu de ce repas de fête en se faufilant entre les rayons. Des conserves de bœuf bourguignon, deux bouteilles de bières et des belles pommes, avouez qu’on aurait pu rendre jaloux n’importe quel quidam prêt à craquer 200 € par tête pour son repas du 31.

Dans le ciel, le temps était toujours autant incertain, ça oscillait entre pluie, éclaircies et rafales de vent. Là-bas, au loin, sur cette ligne d’horizon montagneuse qui a bercé mon enfance, les sommets avaient l’air de se faire dorer les arêtes. Quand aux prévisions météo, les 1071 mètres de Gorramendi nous prévoyait une nuit moyennement claire et une température ressentie de -3°c à -5°c. On a tapé une petite sieste de rigueur histoire de ne pas affronter la route avec les yeux trop embrumés pour voir les dangers potentiels, et on a filé sur la route, un peu trop tard que le timing initialement prévu.

Dans les cieux on aurait dit que quelqu’un s’était assis sur des tubes de peintures, les oranges, les roses giclaient de partout pour le plus grand plaisir de nos yeux. On a passé la frontière alors que soleil déclinait, de nuit j’ai eu beaucoup de mal à retrouver mes repères, mes virages, mes arbres, mes croisements, j’ai sauté sur la pédale de frein au moment où il fallait s’engager sur le fameux chemin.

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Cette route je l’ai faite 1000 fois, pourtant à la lueur du crépuscule je me sentais comme un gamin paumé en pleine forêt par un ogre échappé d’un conte de Perrault. Je ne savais plus où j’étais, ma mémoire visuelle avait totalement été formatée. Vérification du disque en cours. Désolé il n’y a aucun fichier à analyser. Comme le soir de cette fameuse nuit blanche qui vira au vert en Islande, je penchais la tête pour voir comment se présentait la couverture nuageuse, mais Gorramendi était bien décidé à me jouer un de ses vieux tours à moi le touriste foulant ses terres. Une belle nappe de brouillard, un truc bien épais. J’ai levé le pied, enchainé les virages sur la route défoncée par le temps rugueux de la montagne et on a continué la grimpette.

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On a dépassé le plateau sommital de Gorramendi alors que le soleil avait totalement disparu de l’horizon, on avançait à l’aveugle avec ce que le jour avait bien voulu nous laisser de lumière. Idéalement je voulais pousser jusqu’à Gorramakil et ses 9m d’altitude supplémentaire, je savais que là-haut le plateau sommital était plus plat et nous offrirait une vue dégagée à 360°. Mais la seconde partie de la route était franchement catastrophique, on a continué sur un petit kilomètre pour faire un demi-tour à la limite du raisonnable. Quand la voiture s’est retrouvée perpendiculaire avec la route, les roues à 1m du vide, les pleins phares éclairaient jusqu’à la montagne suivante, sans doute les 720m de Kastegi.

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Retour en arrière, un petit devers bien à plat orienté vers l’est, ce n’était pas trop mal comme endroit. On a garé notre carrosse sur le bas-côté, on a ouvert les portes, on a ouvert les yeux et on s’est pris une petite gifle, de celle qui vous redonne un petit coup de fouet. Dans le ciel une semeuse anonyme avait jeté un semis d’étoiles. Elle n’avait pas dû y aller de main morte, je suis d’avis qu’elle avait ouvert son sac pour tout déverser à la va-vite tellement il y en avait. Une multitude infinitésimale de petits points lumineux.

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J’ai d’abord cherché mes préférés, le W de Cassiopée, mon étoile, puis la Ceinture d’Orion, la Grande Ourse, puis la p’tiote. Elles avaient toutes fait le déplacement, arrivant les premières et dépassant les nuages de vitesse. Même la Voie Lactée avait sorti sa plus belle robe pour cette soirée de fête. Coincé à mi-chemin entre Gorramendi et Gorramakil, je me suis mis à arpenté la lande de nuit, faisant attention à ne pas déranger les pierres d’un cromlech, j’ai ouvert les yeux, déplié le trépied, capturé ce ciel de fête, alors que dans ma tête résonnait les paroles d’une vieille chanson «Heaven is my roof, that cold wind is my blanket, a stump of tree is my pillow and mother earth is my matress ».

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Dehors l’air était froid, glacial, le temps de se poser quelques minutes et la voiture, à la lueur de nos frontales, était déjà recouverte d’une bonne couche de givre. On a commencé à déboucher nos boissons bulleuses, des bières à défaut de champagne, le bœuf bourguignon mijotait lui aussi sous les étoiles, pendant que ce silence d’un son aussi blanc que la taïga lapone nous entourait de ses bras.

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On a trinqué en avance à cette nouvelle année, on a dégusté notre repas frugal, les extrémités gelées de passer des heures dehors à s’émerveiller de la vue. On n’avait aucune idée de l’heure qu’il était, il n’y avait personne pour nous égrainer le décompte des secondes, je pense même qu’on avait carrément oublié quel jour nous étions.

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J’ai terminé la soirée à tenter d’écrire un message, lampe frontale à la main, pause longue enclenchée, je m’y suis repris une dizaine de fois, faisant de grands mouvements, courant jusqu’ à l’appareil, maintenant ainsi ma température corporelle à un niveau acceptable. La calligraphie était encore un peu hésitante, la pratique n’était pas encore totalement là, mais j’avais mes deux messages de bonne année, et dans deux langues différentes.

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On a fait l’affront à 2015 de se coucher comme les poules, avant même l’heure fatidique de minuit. Grimpant dans notre king size bed ayant les dimensions d’un lit une place dans un mauvais hôtel bas de gamme planté le long d’une rocade quelconque, on a essayé tant bien que mal de s’endormir. Cassons le côté glamour tout de suite, je pense avoir passé l’une des plus mauvaises nuits de mon existence, la circulation coupée par cette position en chien de fusil dans un froid de canard, les cervicales en compote, les lombaires en bouillie.

J’ai attendu que la nuit se passe les yeux à moitié ouverts réfléchissant à cette année passée, à cette année à venir. J’ai classé mes pensées, trié mes doutes, réparti mes envies, arrangé mes rancœurs, démêlé ma haine pour calibrer mon affection. Ça a pris du temps, je n’y vois toujours pas plus clair mais au moins c’est rangé. Sur les coups de 5h du matin, j’ai vu une ligne de lumière se dessiner derrière la lunette arrière, je me suis équipé et suis sorti affronter les rafales tempétueuses qui, elles non plus, n’avaient pas trouvé le sommeil.

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Au loin sur l’horizon le ciel s’embrasait, les nuages bas grassouillets, le ventre bombé se roulaient dans les couleurs orange, le rose se chamaillait avec le rouge illuminant les sommets. Le jour s’est levé, j’ai vu que les Crêtes d’Iparla nous montraient leurs fesses plates, que l’horizon nous offrait une vue dégagée sur les Pyrénées et qu’en plus de Baïgura, d’Harrieta, j’étais prêt à parier qu’on pouvait voir jusqu’au sommet enneigé du Pic d’Ohry.

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Lentement mais sûrement, sans gueule de bois, le jour s’est mis à se lever en ce nouveau jour de l’année. Les rafales de vent frôlant les 80/90 km/h n’étaient pas décidées à se calmer. On a tenté de se faire monter un café sur le réchaud, mais celui-ci se faisait malmener par les assauts répétés et incessants, était bien en peine et il a fallu attendre une bonne demi-heure pour qu’un simili jus de chaussettes grimpe les hauteurs de la petite Bialetti.

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On s’est remis en chemin sous l’œil des rapaces se dégourdissant les plumes, on a laissé Gorramendi et Gorramakil derrière nous, prêts à profiter d’une nouvelle journée, prêts à découvrir de nouveaux endroits. La gueule chiffonnée par une nuit en braille, on avait presque oublié que nous avions laissé 2015 sur le bord de la route et emmené 2016 en tant que passager.

Suggestions d’accompagnement sonore :

Prince Allah – Heaven Is My Roof (New Star – 1979)
Ode à la nature, les paroles de cette chanson du méconnu Prince Allah coulait de source. C’est cette chanson qui me trottait en tête et dont j’égraine les premières paroles dans l’article.

Bonne Année ! / Urte berri on!

31 Commentaires
  • Céline
    Posted at 10:48h, 19 janvier Répondre

    Je n’ai pas de mot, très bel article, belles photos et accompagnement sonore. FAN!

    • retourdumonde
      Posted at 11:16h, 19 janvier Répondre

      Merci beaucoup Céline pour ce petit message ! En jetant un œil sur ton Instagram j’ai en effet vu quelques macarons de vinyles qui me font comprendre qu’on est raccord sur le style musical 😉

  • Nathalie CookieetAttila
    Posted at 10:55h, 19 janvier Répondre

    Ces photos sont magiques! 🙂
    Le nouvel an, ça me fait le même effet! Finalement, des étoiles à la place des feux d’artifices, vous avez gagné au change!

    • retourdumonde
      Posted at 11:19h, 19 janvier Répondre

      Tu as bien raison, et l’avantage, au moins le spectacle des étoiles dures bien plus longtemps qu’un feu d’artifice ! 🙂

  • Justine
    Posted at 11:00h, 19 janvier Répondre

    Magnifiques photos, les paysages le sont tout autant, quasiment lunaires

  • Cedric
    Posted at 15:10h, 19 janvier Répondre

    Meow.
    Cœur d’amour avec les doigts.

  • Mili - The Flying Dutchwoman
    Posted at 15:10h, 19 janvier Répondre

    En même temps, entre se les geler dehors pour voir un ciel étoilé dans le silence total et se les geler pour voir un feu d’artifice en étant les uns contre les autres comme une sardine dans sa conserve, le choix est vite fait 😉 Ça vaut même le mal de dos (ptet pas sous le coup)… enfin surtout pour moi qui suis bien au chaud, emmitouflée, derrière mon écran à regarder vos jolis photos!
    Et un jour, j’irai voir cette magnifique région parce qu’à force de voir vos photos, ça finit quand même par me donner envie!
    Mili – The Flying Dutchwoman Articles récents..Roadtrip in the Alps : Val d’Hérens (Autour d’Évolène)My Profile

    • retourdumonde
      Posted at 16:18h, 19 janvier Répondre

      C’est toujours un plaisir de voir l’un de tes commentaires Mili. On pensait voir des feux d’artifice en montant au deuxième sommet, je pense que la vue dégagée l’aurait permis, mais c’est vrai qu’on n’était pas trop mal, là tout seul au milieu de rien avec les étoiles égoïstement juste pour nous (enfin on aime bien le croire) ! Et si un jour tu as besoin de chauffeur, ou de compagnie pour arpenter ces routes, n’hésite pas. 😉

  • Laponico
    Posted at 15:17h, 19 janvier Répondre

    Très bel article et belles photos, ça c’est du nouvel an qui à la classe !!!
    Laponico Articles récents..Vidéo // Into the Lapland: une semaine seul en LaponieMy Profile

  • Isa
    Posted at 15:51h, 19 janvier Répondre

    J’ai eu des frissons en vous lisant (un peu à cause du froid autour de moi, mais pas que)… 😉

  • Amélie
    Posted at 16:54h, 19 janvier Répondre

    Tellement autrement plus classe qu’un réveillon à l’arrière goût commercial!!
    Rien n’est plus spontané et authentique que d’admirer la dernière nuit de 2015 sous les étoiles.
    Sublimes clichés 🙂

    • retourdumonde
      Posted at 19:34h, 19 janvier Répondre

      Oh, il y a plein de façon de fêter ce fameux changement d’année, c’est vrai que sous les étoiles, ça donne envie de recommencer à d’autres endroits, de manières différentes. Merci beaucoup 😉

  • Anne
    Posted at 20:30h, 19 janvier Répondre

    C’est sacrément beau les photos d’étoiles, ces astres auxquels nous sommes bien reliés que l’on ne le pense…
    J’ai quand même toujours un faible pour les photos des premières lueurs du jour, je ne me l’explique pas mais je ressens sérénité et plénitude lors des levers de soleil, et là en plus sur ces belles montagnes basques verdoyantes où l’on voit au loin les Pyrénées, c’est beau. Belle année les copains.
    Anne Articles récents..Les petits pas de 2015My Profile

    • retourdumonde
      Posted at 12:41h, 20 janvier Répondre

      Les premières lueurs du jour c’est tellement bourré de connotation, la renaissance, le réveil, le retour à la vie. C’est aussi le moment où la nature est la plus calme, une petite transition entre la vie nocturne et la vie diurne, un court instant suspendu entre deux mondes. Une bien belle année à toi aussi ! 😉

  • Samsha
    Posted at 23:08h, 19 janvier Répondre

    Les photos sont réellement magiques!! <3

  • Ségo
    Posted at 23:15h, 19 janvier Répondre

    Complètement dingue !!!!! Tes photos…. et cette nuit là…. Tu nous l’as fait vivre comme si on y était à travers ton article. Merci pour ce partage (et puis moi non plus, j’aime pas les réveillons, par contre le combo montagnes/étoiles est parfait <3 )

  • J'ai écrit
    Posted at 01:51h, 20 janvier Répondre

    Les photos sont splendides, elles m’ont laissé bouche bée et rêveuse ! Je rêve aussi de me mettre au light painting et je suis toujours admirative du travail de ce genre de photos. Je ne le dirais jamais assez mais wahou wahou <3

    • retourdumonde
      Posted at 13:23h, 20 janvier Répondre

      Merci pour ce joli commentaire ! Le light painting je n’avais jamais tenté, jamais osé, et puis il suffit de se lancer, d’ajuster, de tenter, de recommencer encore et encore jusqu’à arriver à un résultat acceptable et hop ! Merci, merci alors 😉

  • Tanguy Nicolas
    Posted at 11:21h, 20 janvier Répondre

    Vos photos sont magnifiques ! Je suis très impressionné par les photos d’étoiles, bravo !
    Vous en avez de la chance d’avoir passé un aussi beau réveillon.
    Bonne année 2016 !

  • LaRoux
    Posted at 14:06h, 20 janvier Répondre

    Ce ciel étoilé, magique !!!
    (Bon moi par contre j’adore les fêtes de fin d’année, je suis très nostalgique (je reste trop ancrée dans le passé :/), et puis c’est le seul moment de l’année où je retrouve ma famille depuis quelques temps, alors l’esprit commercial, certes je m’en fou, mais Noël en famille ça reste mon moment préféré de l’année <3 !)

    • retourdumonde
      Posted at 15:52h, 20 janvier Répondre

      Noël reste aussi l’un de mes moments préférés, mais le réveillon bizarrement beaucoup moins, mais je comprends que chacun ai une relation différente avec ces fêtes. Et pour ce qui est d’être nostalgique et d’être trop ancré dans le passé, tu prêches un convaincu Amélie 😉

  • mzelle fraise
    Posted at 16:14h, 20 janvier Répondre

    WOW ! Après le récit en live, quel plaisir de découvrir toutes les photos, vous nous coller des étoiles dans les yeux (c’est bien le cas de le dire…!) et la chair de poule ^^ Ça augure une belle année un démarrage comme ça 🙂

    • retourdumonde
      Posted at 19:28h, 20 janvier Répondre

      J’ai pensé à parler de la différence du point d’ébullition en altitude après le cours d’hier soir ! ^^

  • Larrozari
    Posted at 19:15h, 24 janvier Répondre

    IIunabar, iparrizar, artizar, izar iheskor, laino, iguzki apal, argi azkorria… goizaldea Goramendin. S’éloigner des lumières pour mieux voir les étoiles.
    Sublime récit. Année joliment débutée.

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