04 Oct Lettre à Grinda
Suggestion d’accompagnement sonore :
Koop – Koop Island Blues (!K7– 2006)
Petite perle jazzy, un peu mélancolique comme cette lettre, composée uniquement de samples, et avec des paroles comme « We said goodbye with the smile on our faces », comment ne pas succomber ?
Chère Grinda,
Il y a un peu plus d’un an, on se découvrait, on ne se connaissait pas encore. Tu étais seule, on était deux. Un après-midi du mois d’août, au beau milieu d’un grand week-end de 4 jours à Stockholm, on a rejoint le port. Situé au centre de la ville, il tendait les bras vers le large. On s’est alors frayé un chemin, au milieu des touristes et des locaux, qui étaient tous dehors en ce dimanche après-midi.
Venir te voir, c’est un voyage en soi : à 1h de bateau du centre-ville, à zigzaguer entre les îles, et à s’apercevoir que sur certaines, il n’y a qu’une maison sur un rocher, sans eau ni électricité. A slalomer entre les voiliers qui s’en donnent à cœur joie le week-end dans l’archipel. On bronze sur le pont, on se remémore les ferrys en Norvège et on sourit car cette fois-ci, l’habit est plus léger.
Et puis on a hâte, on est un peu pressés de te rencontrer, Grinda. On essaye de t’imaginer : es-tu grande ou vraiment petite ? Plutôt sociale ou solitaire ? Les gens autour de nous doivent se poser les même questions, suédois ou étrangers qui vont, comme nous, te rencontrer pour la première fois.
Et puis ça y est, on se voit. Je t’aperçois, au loin, et le bateau ralentit. On se dépêche parce qu’il repart vite. On débarque et on se rencontre vraiment, Grinda. Je foule ton sol, car oui tu es une île. Une île au nom de femme nordique, un peu fière là, au milieu de toutes les autres. On est dimanche, il est à peu près 16h et je sais déjà que je vais avoir du mal à te quitter. Pas de voiture chez toi, Grinda. Tout se fait à pieds. Tout comme cette sorte de transhumance de touristes, dont nous faisons partie, entre le débarcadère et l’un des rares bâtiments de ton île, l’hôtel-restaurant.
Un chemin en terre, 3 vaches, un petit port de plaisance, une petite forêt et un terrain de camping. Tout l’essentiel est chez toi, Grinda. On se pose et on t’explore, le soleil se couche déjà.
La nuit blanche est finie depuis longtemps, alors on profite du soleil rougeoyant. On en profite jusqu’à demander s’il est possible de décaler le dîner. La serveuse nous pousse même à aller voir le soleil disparaître à l’horizon, elle nous assure qu’elle gardera la table. Ceux qui travaillent sur ton sol semblent bien te connaître, Grinda. La forêt traversée, la Mer Baltique est une mare d’huile qui reflète les rayons de l’astre. On descend, on se pose, on capture et on profite du moment. On prend notre temps.
Chez toi, on n’a pas envie de se presser. Alors, avant d’aller dîner, on passe par la marina, baignée par les dernières lueurs du soleil, guidant le départ des bateaux qui rentrent pour attaquer la semaine. On retournera même te prendre en photo de nuit, dans un silence profond, où chaque bruit ou éclat de rire se répercute à l’infini sur les rochers.
Grinda, le lendemain, on n’avait pas envie de prendre le ferry du matin. On a fait traîner, et on avait envie de faire le tour du propriétaire. On a traversé le terrain de camping et on a vu l’autre embarcadère, bien caché. Peut-être sert-il aux locaux ? Aux bateaux qui font le ramassage scolaire ? On déroule l’histoire, Grinda, on imagine le quotidien de ceux et celles qui vivent sur des îles comme toi, qui semblent isolées mais pourtant si proches de la ville.
Le midi, on déjeune au soleil. On est lundi. Depuis ce lundi-là, lorsque j’ai un coup de blues, je repense à la vue lors de ce déjeuner, sous le soleil clair de la fin d’été. Tu nous connais maintenant, tu penses bien qu’on a essayé de t’imaginer sous la neige. Mais ton propriétaire nous a dit que l’hiver, il t’abandonnait presque, que tu devenais inaccessible, entourée des glaces de l’archipel. C’est dommage mais il faut bien que tu te reposes.
Et puis est venu le moment de te quitter. Refaire à pieds le chemin foulé la veille. Rejoindre la troupe de locaux et touristes entassés devant l’embarcadère, à bronzer sur le talus d’herbe, pour profiter jusqu’au dernier moment.
A peine 2 heures après avoir mis un pied sur le bateau qui nous ramenait dans le centre de Stockholm, nous étions dans notre avion pour Paris. Et on s’est demandé s’il y en avait d’autres des comme toi, Grinda.
Minolta SRT-101 – Agfa Vista 200
Pour rendre visite à Grinda, c’est ici.
Ce city-trip à Stockholm s’est déroulé dans le cadre d’un partenariat entre la Team Givrés et Visit Sweden.
Néanmoins le ton des articles et les choix éditoriaux nous sont propres.
Delphine / 7h09
Posted at 16:00h, 04 octobreJoli texte ! Et belles photos !
Et oui oui, il y en a des comme Grinda ! En juillet dernier, nous avons passé un WE sur l’île (presque voisine) de Finnhamn. Il faut d’ailleurs que j’écrive un article sur ce sujet… À bientôt !
retourdumonde
Posted at 17:55h, 06 octobreMerci Delphine pour les compliments ! Je crois qu’il y en a
pleintrop comme Grinda et que tout l’archipel mérite un voyage à lui tout seul !Celine j
Posted at 10:05h, 12 octobreTrès jolie lettre, j’ai découvert Grinda lors de l’émission échappée belle. Vous lui rendez un bel hommage dans votre lettre
retourdumonde
Posted at 10:08h, 13 octobreMerci Céline ! Est ce que tu sais quand cette émission a été diffusée ?
Tiphanya
Posted at 15:17h, 17 octobreça donne envie de s’y rendre, d’y rester tout un été, jusqu’au première neige, de vivre dans une parenthèse.
Et j’adore la bande son choisie. Un peu trop « bavarde » pour profiter des mots, car j’ai eu du mal à savoir ce qu je voulais écouter, les tiens ou ceux de la chanteuse. Une belle découverte pour moi
Tiphanya Articles récents..Distribution de pop-corn à la montagne des singes – Alsace
retourdumonde
Posted at 15:31h, 17 octobreC’est un bon qualificatif pour Grinda : c’est une parenthèse ! Et bien noté pour la bande-son, on essaiera de faire plus « instrumental » la prochaine fois…
Alice
Posted at 18:40h, 24 octobrePfiouuu j’adore ! Tout, mais vraiment tout s’harmonise parfaitement : le texte, les photos et le choix de cette chanson de Koop – que j’aime plus que tout. Je lis et relis, scroll de haut en bas, de bas en haut avec le sourire au coin des lèvres. Haaa que c’est bon de rentrer de voyage quand on est accueillie comme ça ! J’ai déjà envie de repartir du coup, mais ça c’est une autre histoire ! ^^
retourdumonde
Posted at 20:02h, 25 octobreMerci beaucoup Alice ! Contente d’avoir accompagné – en douceur – ton retour.
Isa
Posted at 15:22h, 25 octobreEn fait, vous êtes presque pénibles : chacun de vos articles approche la perfection. Vous me faites tellement voyager, aussi bien avec vos mots que l’émotion qui se dégage de vos clichés. Oui, je confirme, vous êtes pénibles 😀
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retourdumonde
Posted at 20:03h, 25 octobreMerci Isa ! Contente d’avoir été pénible dans cet article 😉
Mimi
Posted at 00:39h, 24 avrilTrès inspirant !
L’ile est plutôt plate ou ça grimpe ?
retourdumonde
Posted at 16:33h, 05 maiBonjour Mimi, non l’île est plutôt plate comme la grande majorité des îles en Scandinavie où les altitudes sont peu élevées.
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