An Ideal For Living, le disquaire brocante de Stockholm

An Ideal For Living, le disquaire brocante de Stockholm

Lorsque qu’avec les copains de la Team Givrés et de Visit Sweden on a monté ce petit city trip de 4 jours à Stockholm, on vous en parlera plus en détails, je ne cacherais pas que j’y ai vu l’occasion de continuer ma série de Planète Vinyle, de découvrir de nouveaux disquaires, d’aller plonger mes doigts dans de nouveaux bacs poussiéreux et d’en revenir avec de quoi, encore un peu plus, garnir mes étagères de nouvelles pépites.

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J’avais, en amont, préparé cette sortie, listé une dizaine de disquaires – Stockholm semble être une bonne destination pour le crate digging -, tout en sachant pertinemment qu’on n’aurait jamais le temps de tout caser dans l’emploi du temps. An Ideal For Living était le premier sur la liste. Samedi après-midi, on a donc trainé nos baskets sous un soleil radieux à faire mentir tous les clichés sur la météo scandinave, sur l’île de Södermalm. Au bout d’une rue, après avoir dépassé respectivement une Cox dorée, un vélo fleuri et un flamand rose, je ne sais pas pourquoi mon nez à commencer à me titiller, ça sentait bon le quartier vintage.

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Et ça n’a pas loupé, on a tourné dans Södermannagatan, et paf on est tombé droit dessus. Un suédois au top de la mode, j’entends par là une chemise à motif de poisson, une gapette kaki, en short et chaussettes rouge était déjà à l’œuvre en train de farfouiller dans les bacs posés sur le pas de porte.

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On a alors poussé la porte de ce shop, et son nom An Ideal For Living a alors pris tout son sens. Un joyeux foutraque, un savant bordel d’objets vintage en tous genres, de la lampe au cendrier, en passant par du mobilier, de l’objet courant. Et quitte à pousser à fond les clichés, le tout tenu par un couple de cinquantenaires visiblement pas totalement sortis des années 60. Mais le plus intéressant, en tout les cas pour ce que j’étais venu chercher, se trouvait au sous-sol.

Après avoir déposé mon sac derrière la caisse, j’ai descendu les marches pour me retrouver “Down In The Basement” comme le chantait la grande Sugar Pie DeSanto accompagnée d’Etta James. Au début je me suis dit que ça ressemblait à n’importe quel disquaire des familles : un festival de caisses orange, du vinyle en veux tu en voilà, le manque d’espace pour circuler et puis j’ai fait un tour sur moi même pour me rendre compte que non, An Ideal For Living, est bien un joli bazar en bonne et due forme.

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Des bacs à vinyles pour délimiter la réserve d’où l’on peut apercevoir respectivement un lustre en cristal, une chaise en osier, des abat-jour à froufrous toujours sous plastique, de la vaisselle en porcelaine, un micro-onde, j’en passe et des meilleurs. Ça déborde de partout et pourtant tout semble empilé à sa place.

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Pour ce qui est du stock, l’amateur de galettes ne sera pas en reste, le moins que l’on puisse dire, c’est que ce shop saura ravir les amateurs comme les éclairés, les bacs sont denses mais bien rangés, bien classés, le crate-digging devient alors un plaisir et croyez moi ce n’est vraiment pas le cas de tous les disquaires. Une seule platine d’écoute éclairée par une lampe industrielle, le tout calé entre le micro-ondes et les étagères où sont rangés les vases. Normal.

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Pendant que la chaine hi-fi déroule une compilation de blues et de zydeco, chacun farfouille dans ses bacs dans un silence quasi religieux. Le temps nous était un tout petit peu compté, j’avais envie de faire d’autres disquaires, j’ai donc essayé d’être le mieux organisé possible et le plus efficace, j’ai même sous-traité certaines écoutes de galettes à Cécile, chose que, ô grand jamais, je ne fais, c’est dire. A noter qu’ici, la fameuse inflation des prix scandinaves ne semble pas avoir atteint le milieu des disquaires, les prix sont relativement doux, voir même très doux, pour qui prend le temps de chercher. Encore plus doux que dans la majorité des disquaires de Paris.

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Je suis remonté avec mes trois perles sous le bras. Dans la boutique au rez-de-chaussée, la surface modeste de la boutique accueillait une bonne dizaine de clients. Ça n’allait pas arranger mes affaires. Ah oui, parce que faut que je vous dise, avant de partir je m’étais mis en tête de surmonter mon extrême timidité, et de faire une série de portraits photos sur les disquaires. Bon là, avec tout ce monde, je peux vous dire que je ne faisais pas le fier.

Je tends alors mes disques à Monsieur – Madame avait l’air un peu plus cool -, et puis je me met à lui débiter mon laïus que je m’étais répété un paquet de fois dans ma tête : « Bonjour, voilà j’ai un blog avec une rubrique sur les disquaires blablablaba, j’aimerais bien faire un portait de vous si c’était possible… » Et là, arrive ce qui arrive dans 90% des cas où vous êtes face à deux personnes, les deux se regardent, se désignent mutuellement, refusant chacune de se faire prendre en photo. Merde, c’était mal engagé cette affaire, moi qui avais compté sur le fait de prendre la photo avec mon 6×6. Un appareil « vintage » dans un environnement « vintage », je me suis dit que ça détendrait un peu l’atmosphère.

Et puis Madame a désigné Monsieur, qui n’a pas eu son mot à dire, mais je sentais bien que ça l’ennuyait plus qu’autre chose. J’aurais aimé, dans l’idéal, qu’il pose avec un vinyle qu’il aurait aimé, un truc qui l’aurait représenté, mais alors là c’était beaucoup trop demander. Finalement Monsieur a encaissé un client, j’ai bien senti qu’il ne prendrait pas le temps de poser pour moi, mais pour ne pas le prendre en traître non plus, j’ai attendu qu’il me regarde. Clic, c’était dans la boîte.

Mais autant vous dire que j’aurais aimé que ça se passe différemment. Finalement j’ai remercié les deux, moi j’avais chaud, extrêmement chaud et pas seulement à cause de la température extérieure. Je me sentais un peu con et la situation ne m’avait pas du tout mise à l’aise, du coup j’ai laissé le 6×6 au fond du sac pour les disquaires qui ont suivi.

Peut-être une prochaine fois. Mais vous en faites pas, je compte bien envoyer l’article ET la photo au tauliers de An Ideal For Living, histoire de…

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Hormis cette dernière (més)aventure, An Ideal For Living, est vraiment un shop à part, une ambiance particulière, un stock fourni et l’impression de déambuler au milieu d’un condensé des Puces de Saint-Ouen. Et si le temps me l’avait permis, je pense que j’aurais trouvé bien d’autres perles, tellement leur stock paraît interminable et varié, donc si vous passez dans le quartier, n’hésitez pas à pousser la porte et descendre les marches, mais évitez peut-être de demander une photo..

RdM_PlaneteVinyle_pictoAn Ideal For Living

Södermannagatan 19 / 116 40 Stockholm

Heures d’ouverture :
Lu : 13h/19h – Me-Ve : 13h/ 19h – Sa-Di : 13h/18h
Facebook | Instagram

J’ai craqué pour :
John Lee Hooker – On Campus

VeeJay – 1963 – SR 1066 – US Pressing
John Lee Hooker – Birmingham Blues

Pee Wee Crayton – Things I Used To Do

Vanguard – 1971 – VSD 6566 – US Pressing
Pee Wee Crayton – Peace Of Mind

Roosevelt Sykes & Little Brother Montgomery – Urban Blues

Fantasy – 1973 – F 24717 – US Pressing
Little Brother Montgomery – Tasty Blues

6 Commentaires
  • Erna
    Posted at 14:01h, 08 septembre Répondre

    Je compatis à fond pour les portraits, ohlala j’aimerais tant faire des portraits de milliers de gens, mais moi aussi je suis timiiiiiide!

    • retourdumonde
      Posted at 18:28h, 08 septembre Répondre

      Merci ! Mais bon je pense que je tenterais de nouveau, jusqu’à ce que ça devienne simple, facile. Je n’ai pas dit mon dernier mot. Mais comme toi la timidité à tendance à toujours prendre le dessus.

  • mzelle fraise
    Posted at 14:54h, 08 septembre Répondre

    Trop trop bien cette série Planète Vinyle ! Et puis, pour le portrait, c’est vraiment un exercice difficile… Tu t’en es carrément bien sorti. Mais c’est chouette de nous raconter le dessous des cartes, je n’aurais pas parié qu’il était réticent !

    • retourdumonde
      Posted at 15:27h, 13 septembre Répondre

      Merci M’zelle ! J’avais un peu peur du résultat (autant la mise au point, que le shop qui était sombre), mais au final ça passe. Puis même l’histoire qui va avec cette photo, reste un bon souvenir 🙂

  • Anne
    Posted at 15:33h, 12 septembre Répondre

    Ah ba ce shop effectivement ressemble à s’y méprendre à une sorte de paradis pour vous !
    Pour les portraits, je ne sais pas si parfois il vaut mieux ne pas parler de ton blog ou pas, parce que si ça se trouve ce qui les a vraiment rebuté c’est pas la photo c’est de savoir qu’elle sera diffusée. Peut être que tu peux demander à prendre une photo en touriste puis tu leur montres, en général les gens aiment bien voir le résultat, tu échanges quelques mots et puis là tu demandes si tu peux la mettre sur ton blog ? Je ne sais pas c’est juste une idée 😀

    • retourdumonde
      Posted at 15:29h, 13 septembre Répondre

      En effet ce n’est pas idiot comme manière de faire, je pense avoir voulu parler d’une blog pour avoir une certaine « légitimité », et pour peut être aussi de ne pas le prendre en traître. Il faut que je m’occupe de leur faire un mail justement avec la photo et l’article. ☺

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